Aldous Huxley
Biographie : Aldous Leonard Huxley est un écrivain britannique, né le 26 juillet 1894 à Godalming (Royaume-Uni) et mort le 22 novembre 1963 à Los Angeles (États-Unis).
Connu comme romancier et essayiste, il a aussi écrit quelques nouvelles, de la poésie, des récits de voyage et des scénarios de film. Dans ses romans et ses essais, Huxley se pose en observateur critique des usages, des normes sociales et des idéaux et se préoccupe des applications potentiellement nuisibles à l'humanité du progrès scientifique. Alors que ses premières œuvres étaient dominées par la défense d'un certain humanisme, il s'intéresse de plus en plus aux questions spirituelles, et particulièrement à la parapsychologie et à la philosophie mystique, un sujet sur lequel il a beaucoup écrit. Dans certains milieux, Huxley était considéré à la fin de sa vie comme l'un des phares de la pensée contemporaine. Le courant de pensée dit du « New Age » se réfère fréquemment à ses écrits mystiques et d'étude des hallucinogènes.
Aldous naît à Godalming, dans le Surrey (Royaume-Uni), fils de l'écrivain Leonard Huxley et de sa première épouse, Julia Arnold. Son grand-père, Thomas Henry Huxley, est un des plus importants naturalistes du XIXe siècle, surnommé le « Bouledogue de Darwin ». Son frère Julian Huxley est un biologiste connu pour ses théories sur l'évolution. La famille de sa mère, quant à elle, est plutôt littéraire.
Huxley est un enfant fragile, mais fin d'esprit et doué intellectuellement. Son père, en plus d'être écrivain, exerce le métier d'herboriste, et Aldous commence à s'instruire dans le laboratoire botanique de pointe de son père, avant d'entrer à l'école Hillside, dont sa mère fut directrice jusqu'à ce qu'elle tombe gravement malade. À l'âge de neuf ans, il entre dans un internat. Dès lors, il est préparé à défendre ses idées.
Sa mère Julia meurt en 1908, alors qu'Aldous n'a que quatorze ans. Le même mois, sa sœur Roberta trouve la mort dans un accident dont les circonstances n'ont pas été relatées. Trois ans plus tard, Aldous contracte une maladie (keratitis punctata) qui endommage gravement sa vision. Son grand frère Trev se suicide en 1914. Quasiment aveugle, Aldous est déclaré inapte au service lors de la Première Guerre mondiale. Une fois rétabli, il étudie la littérature anglaise au Balliol College d'Oxford.
Il porte un intérêt grandissant à la littérature. Cet intérêt est avant tout d'ordre intellectuel. S'il est alors connu pour sa gentillesse, ce n'est que bien plus tard (selon certains sous l'influence d'amis comme D.H. Lawrence) qu'il prend conscience de l'importance des sentiments dans son expression philosophique et littéraire.
Alors qu'il poursuit son éducation au Balliol College, Huxley n'est plus entretenu financièrement par son père et doit gagner sa vie. Pendant une courte période en 1918, il est employé à l'intendance du ministère de l'Air, mais ne désire pas faire carrière dans l'administration (ni dans les affaires). Son besoin d'argent le conduit à mettre en application ses talents littéraires.
Il termine son premier roman (non publié) à l'âge de dix-sept ans et se tourne de façon décisive vers l'écriture à l'âge de vingt ans. Il publie alors des poèmes. Journaliste et critique d'art, il voyage et fréquente l'intelligentsia européenne de l'époque. Il rencontre les surréalistes à Paris. Il écrira de nombreux essais littéraires sur ces thèmes. Profondément préoccupé par les bouleversements que connaît la civilisation occidentale, il écrit pendant les années 1930 de grands romans, sur les graves menaces que fait peser le mariage du pouvoir, du progrès technique et des dérives de la parapsychologie telles le behaviorisme (Le Meilleur des mondes), contre la guerre et le nationalisme (La Paix des profondeurs). Adepte, comme de nombreux intellectuels et artistes anglo-saxons, de la méthode mise au point par Frederick Matthias Alexander, il fait apparaître celui-ci dans La Paix des profondeurs.
Déjà reconnu comme satiriste et chroniqueur pendant la Première Guerre mondiale, Huxley passe la majeure partie de son temps à Garsington Manor, propriété de Lady Ottoline Morrell. Plus tard, dans Jaune de Crome (1921), il caricaturera la manière de vivre à Garsington. En 1919, il épouse Maria Nys, qu’il avait rencontrée dans ce même manoir. Ils ont un enfant, Matthew, qui deviendra épidémiologiste. En 1926, il écrit un roman à fort succès Contrepoint, où il donne une vision ironique de la society comme il faut. Certains de ses personnages se rapprochent des mondains de Balzac ou d'André Gide. Selon André Billy, « dans son roman Contrepoint Aldous Huxley nous a présenté une jeune lady qui n'est pas très différente de la lady Dudley de Balzac ni de ma lady Griffith de Gide »
En 1937, Huxley part s’installer à Hollywood, en Californie, avec sa femme et son ami Gerard Heard. Heard initie Huxley à la philosophie védanta et à la méditation. Il devint alors végétarien et se mit à la pratique du yoga. Dans son livre La Fin et les Moyens (1937), Huxley affirme que la plupart des gens des civilisations modernes s’accordent dans le même désir d’un monde de liberté, de paix et de justice, d’amour fraternel, bien qu’ils n’aient pas été capables de s’accorder sur la manière d’y parvenir. Ce livre enquête ensuite sur les raisons de la confusion et du désaccord, et sur les moyens d’y remédier.
En 1938, Huxley se lie d’amitié avec J. Krishnamurti, dont il admirait les enseignements. Il devient en même temps un vedantiste dans le cercle de Swami Prabhavananda, et il initie Christopher Isherwood à ce même cercle. Huxley publiera en 1948 une anthologie des valeurs communes à certaines religions : La Philosophie éternelle, dans laquelle il discute des doctrines des grands courants mystiques.
Pendant la plus grande partie de sa vie, sa vue reste très basse (malgré la guérison partielle qui lui avait permis d’étudier à Oxford). Vers 1939, il entend parler de la Méthode Bates pour l’amélioration de la vision naturelle, et d’un professeur, Margaret Corbett, qui pouvait lui apprendre cette méthode. Il révèle que sa vue s’est radicalement rétablie grâce à cette méthode, puis il écrit plus tard un livre à ce sujet (L’Art de voir) qui est publié en 1942 aux États-Unis (1943 au Royaume-Uni). Il y déclare que pour la première fois depuis 25 ans, il a pu lire sans lunettes et sans effort. Il écrit l’adaptation à l’écran d’Orgueil et préjugés en 1940.
Après la Seconde Guerre mondiale, Huxley demande la citoyenneté américaine, qui lui est refusée parce qu’il refuse d’envisager de prendre les armes pour défendre les États-Unis. Par la suite, ses écrits sont fortement influencés par le mysticisme et par ses expériences hallucinatoires avec la mescaline, que lui fait connaître le psychiatre Humphry Osmond en 1953. Il a décrit ces années où il s'est soumis aux psychotropes comme un paradis habituellement arrosé de bourbon. Il a été un des premiers à faire l'expérience des drogues psychédéliques sur lui-même, dans une quête d’illumination, et il est connu pour avoir pris 100 microgrammes de LSD sur son lit de mort. Les expériences psychédéliques de Huxley sont racontées dans les essais : Les Portes de la perception et Le Ciel et l'Enfer, dont les titres s'inspirent directement de l’œuvre du poète visionnaire William Blake, Le Mariage du Ciel et l’Enfer. Le titre du premier livre inspira plus tard à Jim Morrison et à son groupe le nom de « The Doors ». Ses écrits sur les expériences psychédéliques devinrent des classiques parmi les premiers hippies. À partir de cette époque, il fréquente beaucoup la région de Big Sur avec d'autres écrivains progressistes.
Selon Dick Huemer, Huxley a participé au début des années 1940 à la première des cinq réunions préliminaires à l'élaboration du scénario de Alice au pays des merveilles (1951) et n'est jamais revenu.
Par ses expériences avec les drogues, Huxley ne cherchait pas seulement une exaltation indéterminée, vague, mystérieuse, et individuelle, mais cherchait plutôt à atteindre ce qu'on appelle parfois le « haut mysticisme » ; lui préférait le terme de philosophie éternelle, qu'il donna à l’un de ses livres sur ce sujet.
Pendant les années cinquante, l’intérêt de Huxley pour le domaine de la recherche psychologique ne cessa de croître. Pendant presque un an, au début des années cinquante, Huxley et le psychiatre Milton Erickson consacrent beaucoup de temps à préparer une étude commune sur les différents états de conscience. Leur projet prend fin lorsqu'un incendie de broussailles détruit la maison de Huxley à Los Angeles et leurs carnets respectifs pour cette étude.
L’épouse d'Aldous Huxley, Maria, meurt d’un cancer du sein en 1955 ; en 1956 il se remarie avec Laura Archera, elle-même auteur, et qui écrivit une biographie de son mari. En 1960, on diagnostique chez lui un cancer de la gorge. Durant les années suivantes, sa santé se détériorant, il écrit le roman utopique Île, et donne des cours sur les « potentialités de l’être humain » à l’Institut Esalen. En 1959, Huxley, qui était resté citoyen britannique, refuse le titre de Knight Bachelor que lui attribue le gouvernement Macmillan.
Ses idées furent à la base du Human Potential Movement. Il fut également invité à s’exprimer dans plusieurs prestigieuses universités américaines. Dans un discours prononcé en 1961 à la California Medical School de San Francisco, Huxley fait cette remarque : « Il y aura dès la prochaine génération une méthode pharmaceutique pour faire aimer aux gens leur propre servitude, et créer une dictature sans larmes, pour ainsi dire, en réalisant des camps de concentration sans douleur pour des sociétés entières, de sorte que les gens se verront privés de leurs libertés, mais en ressentiront plutôt du plaisir », une idée proche de celle qu’avait eue J.B. Priestley, un écrivain qui lui était contemporain, dans son livre Les Magiciens.
Dans un autre de ces discours, prononcé à l'Ucla le 20 Mars 1962, Huxley expose en détail sa vision d'une société totalitaire et en profite pour comparer la vision de George Orwell dans 1984 avec la sienne, qu'il juge bien plus efficace et durable. Il note également que certaines des techniques de contrôle des populations imaginées 30 ans plus tôt étaient dorénavant disponibles ou sur le point de le devenir.
Les idées de Huxley sur les rôles spécifiques de la science et de la technologie dans la société (tels qu'il les a décrits dans Île) sont parentes de celles de penseurs britanniques et américains du XXe siècle, tels que Lewis Mumford, Gerald Heard (et, sous certains aspects, Buckminster Fuller et E.F. Schumacher), ainsi que du français Jacques Ellul qu'il a contribué avec Ivan Illich à rendre célèbre aux États-Unis. Ces idées trouvèrent un écho dans les générations suivantes chez des personnes comme Stewart Brand.
Grâce à G. Heard, Huxley rencontra Huston Smith, qui devint plus tard un spécialiste reconnu et prolifique des religions. Les deux amis initient Smith au Védanta et la pratique de la méditation. Plus tard, alors que Huxley était professeur invité au Massachusetts Institute of Technology, il présenta Smith à Timothy Leary, ce qui amena des épiphanies que Smith présenta dans son dernier livre, Purification des Portes de la Perception.
Parmi les penseurs humanistes, Huxley fut considéré comme un intellectuel pour les intellectuels. Bien que les contraintes financières l’aient souvent amené à produire des articles et des livres en abondance, sa pensée et ses meilleurs écrits lui valent une haute estime. Ses œuvres ont été régulièrement inscrites dans la liste d’étude des cours de philosophie britannique moderne dans les lycées et universités d’Amérique. Il fut l’un des penseurs du XXe siècle honorés dans "Leaders of Modern Thought" (« Les Grands penseurs modernes ») des éditions Scribner (un volume de biographie et de critique littéraire par P. Thody, Aldous Huxley).
Oeuvres littéraires :
Source : fr.wikipedia.org
Le meilleur des mondes
Coup de coeur !
Éditions : Pocket
Année : 2002
Pages : 284
Catégorie : Romans de science-fiction
Âge : Dès 14 ans
Temps de lecture : Trois jours
Résumé : Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d'œuvre de la littérature d'anticipation a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps. "Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique."
Source : livre.fnac.com
Mon avis : Quel indescriptible roman d’anticipation et de science-fiction ! Ce livre est une épopée intenable au sein d’un futur qui pourrait être le nôtre, un monde dans lequel nous n’aurions ni identité, ni foi en la vie. Ce n’est pas simplement un livre qui nous relate une existence possible dans l’avenir, mais c’est également un avertissement à quiconque s’alarme devant cette réalité utopique où la protection, la santé et le bonheur prônent d’une manière malsaine, implicitement défavorable, car ces humains ne se rendent pas compte de leur situation. Cette société à tous les atouts pour séduire les moutons qui peuplent parmi les citoyens : bonheur sempiternel avec le soma ( une drogue bien masquée, je dirais ) ; aucun problème de santé ; indifférence à la douleur, la souffrance et la tristesse parce qu’ils n’ont jamais connu ces sentiments pourtant précieux ; modernité offrant toute la gamme de la consommation ; toutes ces attrayantes choses qui habillent ce monde a été le déclenchement de cette existence puisque les citoyens étaient comme nous avant. Mais ils se sont noyés dans une dépendance matérialisme, une peur des émotions néfastes et une félicité robotique, géniteurs de cette société que nous dépeint la plume d’Aldous Huxley. Dès l’instant où nous ouvrons les portes de cette communauté, l’incrédulité et l’antipathie nous assaillent soudainement. En quelques chapitres, le tableau prend une nouvelle dimension et c’est avec inimitié que l’on comprend la logique du système. Il n’y a plus de vie, comme si une virtualité réelle avait pris les humains d’assaut ; comme si on avait échangé leur âme pour une structure robotique. Des bébés naissant dans des bocaux au libertinage des enfants, de l’hypnose nocturne au drogue du bonheur, du conditionnement mental au joug du matérialisme, tout m’a horrifiée. L’histoire est ma foie très triste, car cette mentalité reste dominante, ce qui n’est pas étonnant après un dressage aussi prolongé. Nous y rencontrons en premier lieu Bernard, homme dont je mettais tous mes espoirs, puis Lenina, qui vont faire rencontre, dans la Réserve des Sauvages ( humains vivant hors de la fausse réalité ), avec un jeune sauvage, lequel sera le seul témoin de cette abomination. Il essaiera de réveiller ces esprits et de lever le voile sur ces yeux ternes, mais la facilité n’est guère présente lorsqu’on doit rallumer des humains endormis dans une lente léthargie psychologique…
Je croyais, au début, que je pouvais mettre mes espoirs sur Bernard, jeune homme Alpha différencié de ses pairs par ses habitudes divergentes. Or, moi qui pensait que cette différence allait être sa porte de sortie hors de cette léthargique réalité, je me suis fourvoyée complètement puisque cette porte s’est refermée assez rapidement afin qu’il plonge de nouveau dans ce long sommeil éveillé. Et pourtant, il commençait tout juste à ouvrir les yeux, à se questionner sur le sens véridique de cette vie terne et les notions inculquées lors de leurs nuits ( il est un spécialiste de l’hypnose ). Ses compères le traitaient avec une haine implicite, son emploi glissait rapidement de ses mains, bref, j’espérais qu’il deviendrait un futur rebelle. Cependant, son attitude changea lorsqu’il revint de son aventure avec Lenina dans la Réserve des Sauvages, accompagnés de l’un d’eux. À vrai dire, ce qui aurait pu être son illumination devint sa noirceur qui le fit retomber au sein du troupeau. J’ai plutôt apprécié spécifiquement le jeune sauvage catholique et à la philosophie très détaillée ( il connaît toutes les pièces de Shakespeare ), pour qui le sens de la vie n’a pas la même saveur que les « robots » du monde derrière sa réserve. Étant né d’une mère venant de cet univers et qui s’est retrouvée perdue dans la Réserve avec un rond bien arrondi ( une honte pour eux ), sa curiosité était immense à l’égard de cet autre réalité. Toutefois, lorsqu’il prit pied dans leur société, ce fut pour lui une dépression morale. Cette morosité douce et joyeuse pour les humains et cette vie exempte de toutes émotions négatives le dégoûtaient. Quelques temps après son entrée, il fit sa première rébellion, clamant ses idées pour réveiller ses somnambules dont ses paroles ne leur firent aucun effet. Qui écouterait un insoumis, un maquisard ? Tout comme lui, je fus désespérée par leur silence et je fus attristée de le voir s’enfuir loin de cette civilisation qui ne cessait pas de le poursuivre, même lors de son recueillement. La seule chose qui me décevait chez-lui était sa pratique religieuse extrême de laquelle il se flageolait pour souffrir en l’honneur de Dieu et pour oublier une femme de ce monde. Une triste façon de ternir la liberté qu’il arborait, mais ce fut tout de même son choix. Quant aux humains, n’en parlons pas ! Ces prototypes humains ont été blanchis par des paroles constantes qui déclamaient des concepts dont nous nous approchons rapidement et leur âme a été digérée par leur esprit ensommeillé. Impossible de les réveiller ou de leur ouvrir les yeux, car ils se meuvent dans un bonheur utopique qui sera leur prison sempiternelle. Et cette Lenina, compagne de quelques soirs de Bernard, est l’un de ces robots, une femme noyée par les charmes de cette nouvelle société. Comme tous les autres, elle ne se réveillera peut-être jamais…
En somme, ce roman est une futurologie délicieuse et surtout, un récit sur la moralité de notre peuple par lequel l’auteur nous annonce que nous sommes plus moutons qu’humains. Il y a également cette pensée sur les émotions qui orne l’histoire : les sentiments de tristesse et de souffrance sont précieux, car ils nous font évoluer vers le vrai épanouissement. De même, pour les chevronnés en la matière, cette histoire regorge de symboles hétéroclites dont les significations peuvent être assez ténébreuses. C’est une admonestation qu’il vaut mieux lire pour comprendre ce dans quoi la société s’embarque. Personnellement, si un jour le monde venait à se transformer en cette calme virtualité, je ferais comme le Sauvage, car jamais je ne me robotiserais pour assouvir les idées de pouvoirs des hauts-placés. Quant à la plume de l’auteur, elle ne m’a pas autant accrochée que l’histoire puisque, aimant les écritures délicates et sensibles de poésie, je la trouvais légèrement scientifique à l’occasion, bien qu’elle soit tout de même assez captivante. Ainsi, je ne peux qu’après une aussi trépidante lecture, vous clamer les honneurs de ce livre ! Vous devez le lire ! Ce roman, doué de paroles saisissantes, pourra sûrement réveiller encore quelques moutons parmi le troupeau en espérant que ceux-ci ne se détournent pas devant la vérité. Un chef d’œuvre de science-fiction, je vous le dis !
Extrait préféré du roman : « - Mon cher jeune ami, dit Mustapha Menier, la civilisation n'a pas le moindre besoin de noblesse ou d'héroïsme. Ces choses-là sont des symptômes d'incapacité politique. Dans une société convenablement organisée comme la nôtre, personne n'a l'occasion d'être noble ou héroïque. Il faut que les conditions deviennent foncièrement instables avant qu'une telle occasion puisse se présenter. Là où il y a des guerres, là où il y a des serments de fidélité multiples et divisés, là où il y a des tentations auxquelles on doit résister, des objets d'amour pour lesquels il faut combattre ou qu'il faut défendre, là, manifestement, la noblesse et l'héroïsme ont un sens. Mais il n'y a pas de guerres, de nos jours. On prend le plus grand soin de vous empêcher d'aimer exagérément qui que ce soit. Il n'y a rien qui ressemble à un serment de fidélité multiple ; vous êtes conditionné de telle sorte que vous ne pouvez vous empêcher de faire ce que vous avez à faire. Et ce que vous avez à faire est, dans l'ensemble, si agréable, on laisse leur libre jeu à un si grand nombre de vos impulsions naturelles, qu'il n'y a véritablement pas de tentations auxquelles il faille résister. Et si jamais, par quelque malchance, il se produisait d'une façon ou d'une autre quelque chose de désagréable, eh bien, il y a toujours le soma qui vous permet de prendre un congé, de vous évader de la réalité. Et il y a toujours le soma pour calmer votre colère, our vous réconcilier avec vos ennemis, pour vous rendre patient et vous aider à supporter les ennuis. Autrefois, on ne pouvait accomplir ces choses-là qu'en faisant un gros effort et après des années d'entraînement moral pénible. À présent, on avale deux ou trois comprimés d'un demi-gramme, et voilà. Tout le même peut être vertueux, à présent. On peut porter sur soi, en flacon, au moins la moitié de sa moralité. Le christianisme sans larmes, voilà ce qu'est le soma. » p. 262-263.
1. Kikine le 24-05-2010 à 13:04:39 (site)
Aldous Huxely : un génie selon moi. Ce livre est vraiment bon et troublant !
3. Jacline le 03-06-2010 à 03:07:10
Bonjour à toi, j'aimerais bien avoir une liste de tes coup de coeur, si c'est possible bien sûr. J'aurai une référance quand je suis en panne de lecture.
Bonne été, Jacline
4. shana le 03-06-2010 à 10:28:25 (site)
J'ai déjà mis une référence de mes coups de coeur continuellement mise à jour dont le titre est " Mes amours littéraires " qui se trouve dans la catégorie " Mon quotidien ".
Je pense qu'après deux mois dénués d'écriture, il était l'heure que je vous poste un récit personnel et ainsi assouvir ma faim " plumesque ". Veuillez me pardonner de cette absence prolongée puisque je n'y pouvais rien moi-même. Les études comblaient et comblent tant mes horaires que je n'ai peu de temps pour écrire. En fait, c'est tout juste si je peux m'adonner à la lecture ! Oui, c'est une douloureuse tragédie pour quelqu'un qui a un amour littéraire aussi vaste que son propre coeur...
Ainsi donc, je vous ai concocté un poème particulièremennt subjectif qui dévoile ce que je ressens en ce moment. Pour mieux vous éclairer, j'ai été acceptée au Cégep de Sherbrooke en profil Lettres et puisque ce bâtiment est érigé si loin de la maison, je dois définitivement quitter le nid pour m'établir au sein de la ville de Sherbrooke, un départ lancé pour le mois de juillet. Ergo, ce texte est le miroir de mes émotions à l'égard de cette envolée hors de ma chaumière familiale et qui me cause tant d'excitation et de crainte interminables. Battre de mes propres ailes est une étape péremptoire pour moi et il m'était impératif de l'exprimer en quelques mots.
Mon envol
Face, les yeux vers le dôme étoilé,
Le cœur serré, se dévoilent mes battements apeurés.
Une larme, un sourire de liberté,
En mon esprit essoufflé,
Voilà que s’entrouvre un mélange de sentiments bousculés.
Ces émotions, aussi désemparées soient-elles,
Chamboulent mon existence canonique,
Ouvrant l’ombre d’un chemin édénique,
Hélas ! naguère utopique,
Devenant, telle l’éclosion d’un rêve, soudain véridique.
Mon dos se voûte,
Un éclair zèbre la voûte,
Parmi l’éruption de la frénésie,
S’entrouvrent alors mes ailes battant l’infinie.
Impuissante, ballottée entre les flots de l’horreur
Et l’apogée du bonheur,
J’inaugure ma première envolée,
Au loin, dans le ciel veloûté,
Disant adieu au nid qui m’a abritée
Et à la tendre famille qui m’a couvée.
Fanny Mathieu
absolute3d.net
1. horizon66 le 19-05-2010 à 12:13:49
Salut, c'est beau chez toi, je te souhaite une belle après-midi. Stéphane
2. Mona le 19-05-2010 à 12:53:27 (site)
Ton écriture est très belle, je découvre ton blog et je suis touchée !
3. rayon le 20-05-2010 à 01:10:48
Sais très jolie, difficile de quitter le nid mais tu va vivre une belle expérience.... Bonne change ma belle filleule je suis sur que tous va bien haler. Jespère que tu va garder ton blog ouvert et nous écrire dans t'est moment libre. je t'aime fort xxx
4. Jacline le 24-05-2010 à 23:28:43
Bravo! Tu as réussi et l'avenir est devant toi. Ns aurons sûrement une autre artiste dans la famille et surtout ne lâche pas.C'est une autre vie qui commence vers l'autonomie et je suis certaine qu'elle va te plaire.Bravo aussi à tes parents qui t'ont si bien diriger.
5. shana le 01-06-2010 à 00:51:33 (site)
Je vous remercie tous pour vos encouragements qui me vont droit au coeur !
Mes amours littéraires
Un peu de mes amours littéraires qui embrasent ma vie de lectrice et
que je mettrais à jour régulièrement.
Les plumes qui m'ont touchée :
Jane Austen
Paul Auster
Anne Brontë
Caleb Carr
Agatha Christie
Clamp
Arlette Cousture
Madame de la Fayette
Jean-Christophe Grangé
Anne Hébert
Yasmina Khadra
Stephen King
Diane Lacombe
Sonia Marmen
Guy de Maupassant
Stephenie Meyer
Lucy Maud Montgomery
Amélie Nothomb
Fuyumi Ono
Christopher Paolini
Bryan Perro
Philip Pullman
Gabrielle Roy
J. K. Rowling
Shakespeare
Gilbert Sinoué
Danielle Steel
Franck Thilliez
Frédéric Tremblay
Michel Tremblay
Jules Verne
Doreen Virtue
Carlos Ruiz Zafón
Mes bouquins coup de coeur :
Agnès Grey d'Anne Brontë
À la croisée des mondes ( trilogie ) de Philip Pullman
Anna ( saga ) de Lucy Maud Montgomery
Bouquiner d'Annie François
Cinq semaines en ballon de Jules Verne
Coeur de Gaël ( saga ) de Sonia Marmen
Douze coups de théâtre de Michel Tremblay
Écriture de Stephen King
Harry Potter ( saga ) de J. K. Rowling
La forêt des ombres de Frank Thilliez
L'aliéniste de Caleb Carr
La montagne secrète de Gabrielle Roy
Là où la mer commence de Dominique Demers
La princesse de Clèves de Madame de la Fayette
La saga du désir interdit de Stephenie Meyer
La trilogie de Mallaig de Diane Lacombe
Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley
Le promeneur du chemin des ombres ( saga ) de Debbie Federici et Susan Vaught
Les douze royaumes ( saga ) de Fuyumi Ono
Le songe d'une nuit d'été de Shakespeare
Le voyage d'Anna Blume de Paul Auster
L'héritage ( saga ) de Christopher Paolini
L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón
Ma chère petite soeur de Gabrielle Roy
Maudit karma de David Safier
Nell de Mary Ann Evans
Raisons et sentiments de Jane Austen
Sortilèges ( saga ) de Cate Tiernan
Stupeur et tremblements d'Amélie Nothomb
Tsubasa Reservoir Chronicle de Clamp
Une vie de Guy de Maupassant
Zoya de Danielle Steel
Les genres qui me fascinent :
Romans d'amour
Romans de fantasy
Romans épistolaires
Romans fantastiques
Romans historiques
Romans de science-fiction
Romans uchroniques
Mes endroits fétiches pour la lecture :
Mon lit dans toute sa simplicité.
Un divan douillet, devant le rougeoiement d'un feu.
Une forêt où résonne un concert de gazouillements.
Une plage, face à face avec l'immensité de la mer.
Une vieille bibliothèque, sous le murmure silencieux des livres.
1. Richard291 le 14-05-2010 à 16:13:06
Chère Shana,
Ce sont des choix fort intéressants !!!
Je partage une grande partie de tes sélections !!!
Une question:
Avec la présence d'auteurs comme Caleb Carr, Agatha Christie, J.-C. Grangé, Franck Thilliez, je suis surpris de ne pas voir dans tes genres préférés, le polar !!!!!
Un oubli ou ... ????
Au plaisir de te lire !!!
2. Richard291 le 14-05-2010 à 16:14:49 (site)
Et si ça te tente, viens faire un tour sur mon blogue: Polar, noir et blanc
http://lecturederichard.over-blog.com/
Au plaisir
3. shana le 14-05-2010 à 21:40:23 (site)
Étrangement, les polars ne font pas partie de mes genres fétiches, même si j'ai des auteurs que j'adore. Toutefois, cela ne m'empêche pas d'aimer ce genre tout de même, mais avec moins de passion que pour les autres.
En ce qui est de ton blog, je l'ai visité et adoré ! Il fait maintenant partie de mes favoris. J'y posterai un commentaire très bientôt.
4. Kikine le 15-05-2010 à 00:40:45 (site)
Quelle belle initiative que cette liste ! GTrès inspirante en tous les cas ...
Oui, je sais, la fête des mères se déroulait dimanche dernier... Mais avec la célébration de cette fête, les examens, les études, je n'ai pas eu l'idée immédiate de publier un écrit rendant hommage aux mères. Cela m'est venue seulement aujourd'hui et comme je suis d'avis qu'il n'y a pas qu'un jour pour honorer nos mères, j'ai pris l'iniative de vous poster un texte, ou plutôt une chanson particulièrement émouvante de Lynda Lemay, Une mère. Ce sont de délicates paroles qui vouent, tout en douceur, une ovation aux mères. Et puisque ma maman apprécie tout comme moi cette chanson, je la lui dédie pour ce qu'elle est et pour la remercier de sa bienvaillante présence auprès de nous. Mon amour pour elle n'a d'égal que l'infinie : je l'aimais, je l'aime et je l'aimerais aussi longtemps que l'absolu sera l'immensité incarnée.
Une mère
Une mère
Ca travaille à temps plein
Ca dort un œil ouvert
C’est d’garde comme un chien
Ca court au moindre petit bruit... Afficher davantage
Ca s’lève au petit jour
Ca fait des petites nuits.
C’est vrai
Ca crève de fatigue
Ça danse à tout jamais une éternelle gigue
Ça reste auprès de sa couvée
Au prix de sa jeunesse
Au prix de sa beauté.
Une mère
Ca fait ce que ça peut
Ca ne peut pas tout faire
Mais ça fait de son mieux.
Une mère
Ca calme des chamailles
Ca peigne d’autres cheveux que sa propre broussaille.
Une mère
C’est plus comme les autres filles
Ca oublie d’être fière
Ca vit pour sa famille
Une mère
Ca s’confie nos bercails
C’est pris comme un noyau dans l’fruit de ses entrailles
Une mère
C’est là qu’ça nous protège
Avec les yeux pleins d’eau
Les cheveux pleins de neige
Une mère
A un moment, ça s’courbe,
Ca grince quand ça s’penche
Ca n’en peut plus d’être lourde
Ca tombe, ça se brise une hanche
Puis rapidement, ça sombre
C’est son dernier dimanche
Ca pleure et ça fond à vue d’oeil
Ca atteint la maigreur des plus petits cercueils
Oh, bien sûr, ça veut revoir ensemble
Toute sa progéniture entassée dans sa chambre
Et ça fait semblant d’être encore forte
Jusqu’à c’que son cadet ait bien r’fermé la porte.
Et lorsque, toute seule ça se retrouve
Ça attend dignement qu’le firmament s’entrouvre
Et puis là, ça se donne le droit
De fermer pour la première fois
Les deux yeux à la fois.
Une mère
Ca n’devrait pas partir
Mais on n’y peut rien faire
Mais on n’y peut rien dire.
Une mère… (x3)
Interprétée par Lynda Lemay
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1. Richard291 le 14-05-2010 à 11:25:37 (site)
Merci pour m'avoir donné l'occasion de penser à cette femme qui m'a donné la vie, qui a fait de moi ce que je suis .... et dont je m'ennuie depuis quinze ans !!!!
Merci beaucoup !!!!
Amitiés
2. shana le 14-05-2010 à 13:00:24 (site)
Mais de rien Richard et je suis heureuse de savoir que cette chanson te donne ce bonheur de penser à ta mère.
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