À tout jamais
Éditions : Robert Laffont
Année : 2000
Pages : 250
Catégorie : Romans d’amour
Âge : Dès 12 ans
Temps de lecture : Une semaine
Résumé : Rien ne semblait devoir les réunir. Pourtant Landon et Jamie tombent fous amoureux l'un de l'autre. Ils ont 17 ans dans l'Amérique de la fin des années cinquante, et, pense Landon, une vie heureuse en perspective. Mais Jamie n'a plus que quelques mois à vivre.
Mon avis : Naguère cette lecture, j’avais visionné l’adaptation filmographique du roman sous le nom « Le temps d’un automne ». Ce film est aussitôt devenu un coup de cœur, car il est selon moi la quintessence des meilleurs films d’amour. Ainsi, emportée par la frénésie du romantisme découlant de ce drame, j’attendais énormément du livre et également de l’auteur que je rencontrais pour la première fois. Et puisque ses bouquins étaient considérés comme des best-sellers partout dans le monde, je ne pouvais qu’être heureuse de m’y plonger. Or, à l’avenir, je me souviendrais de ne jamais écouter l’adaptation cinématographique avant de lire l’œuvre original, car l’histoire n’a plus les mêmes repères. Et c’est ce qui m’est arrivé avec À tout jamais. Pourquoi ont-ils fait un film avec une différence d’histoire aussi éloquente ? J’étais perdue dans ce roman et déçue également, un point que j’aborderais un peu plus loin. Outre les personnages que je reconnaissais avec un bonheur rassuré, notamment Jamie qui est la sublime vision d’un ange gardien, l’histoire du film n’avait presque aucune similarité avec le récit véridique. Ainsi, ayant déjà l’intrigue de la version filmique dans l’esprit, voilà que je découvrais l’œuvre original avec une expression de confusion totale. Les premiers liens, l’intrigue, la fin, tout était dissemblable ! Je n’en revenais tout simplement pas et ce fut d’emblée le géniteur de ma déception, notamment parce que je préférais la trame du film plutôt que l’histoire authentique. Moi qui adorait la liste des « cent choses à faire avant de mourir » de Jamie au cours du film, j’ai été désenchantée de savoir que ce n’était qu’une création du réalisateur. Cependant, si je m’en tiens au récit sans le comparer à son autre version, je l’ai trouvé attendrissant, mais sans plus car je trouvais que l’émotion n’était pas à son apogée et que l’auteur aurait pu creuser davantage dans ce drame adolescent, surtout la maladie de Jamie qui n’est pas un sujet facile à aborder. Toutefois, j’ai adoré la conclusion et le poème que Landon trouve dans la bible de Jamie est tout simplement bellissime, décrivant en des mots harmonieux ce qu’est l’amour véritable.
Jamie est une adolescente qui ne peut que nous rester à l’esprit tant son dévouement envers les autres est une qualité précieuse. De prime abord, elle paraissait pathétique et ennuyeuse aux regards des jeunes de son âge, notamment à cause de ses modestes vêtements, sa foi impavide en Dieu et sa gentillesse qu’ils trouvaient excessive. Pour moi, déjà, il n’en était rien puisque la pureté qui vibrait en son être transparaissait dans toutes ses actions et ses mouvements. Seulement, les autres ignoraient cette splendeur, jusqu’au jour où Landon, ce pauvre jeune homme affublé d’une légère carapace, fut témoin de la magnificence de celle-ci en la côtoyant bien malgré lui. Elle fut son inspiration, sa délivrance et lui inculqua des valeurs primaires tout en marquant à jamais le cours de son existence. Du Landon un peu arrogant, il devint un Landon plus généreux et accueillant. Il n’a peut-être pas adhéré à sa foi inébranlable envers Dieu, mais seulement en une vie meilleure dans laquelle il pourrait devenir un homme responsable. Il a aussi changé quelque peu Jamie qui avait toujours vécu dans un cocon familial que son père, prêtre du village, lui imposait. À ses côtés, elle a pu toucher les ailes de l’amour et vivre de nombreux instants de félicité avant qu’elle lui annonce une terrible nouvelle qui bouleversera leur vie à tous les deux, mais également ceux du village qui ce sont épris de cette ange grâce à Landon. Pour qu’un jeune homme de dix-sept ans veuille se marier pour concrétiser le rêve de sa bien-aimée, il doit posséder un amour profond et on le ressent lors des derniers chapitres. La mauvaise nouvelle le rapprochera de son père et même un peu du père à Jamie qui a toujours eu du ressentiment à l’égard de ce jeune homme naguère irresponsable. Ainsi, comment oublié ce couple qui défie les « faux » couples d’adolescents ? Comment ne pas se souvenir de cet ange gardien si dévouée alors qu’elle baigne encore dans sa jeunesse ?
En bref, c’est un roman d’amour délicieux pour la bonté qui s’y dégage, mais il n’est tout de même pas thaumaturgique comme je l’aurais souhaité, c’est pourquoi je préfèrerais toujours l’adaptation cinématographique. En fait, ce qui fut ma déception, hormis les changements entre les deux versions, c’était l’écriture de l’auteur. J’avais lu tant de critiques vouant honneur à sa plume que je n’avais pas pu m’empêcher de me faire une idée à l’avance, à mon grand dam. Certes, son écriture est captivante, intègre et sait embarquer son lecteur, mais il manquait une pointe d’émotions, quelque chose de plus ou une délicatesse touchante. La preuve, moi qui suis d’une sensibilité excessive, je n’ai pas versé une larme à la fin du roman, ce qui est plutôt étrange dans mon cas. Je ne conteste pas son talent, jamais je le ferai, car j’adore tout de même sa plume, cependant j’aurais voulu davantage d’émoi. Peut-être serais-je servi en découvrant ses autres romans, qui sait ? De ce fait, vous ne pouvez passer à côté d’un tel livre à cause de la force d’âme qui en découle et il vous sera impossible de ne pas tomber sous le charme de la douce Jamie. Et suite à cette lecture, je vous conseillerai chaleureusement le film qui vous fera larmoyer d’émotions !
Extrait du roman : « L’amour est longanime et serviable. Il n’est pas envieux. L’amour ne fanfaronne pas, ne se rengorge pas, il ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal, il ne se réjouit pas de l’injustice mais il met sa joie dans la vérité. Il excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. » p. 226.