La vie adulte
Virginie Mouzat
Éditions : Albin Michel
Traduction : Aucune
Année : 2010
Pages : 132
Catégorie : Drames
Âge : Dès 13 ans
Résumé
« Ma mère était partie. Volatilisée. Je l’imaginais portant son vison jour et nuit, accrochant la lumière des phares sur sa fourrure sombre, jambes nues déjà. »La mère a disparu comme une image de ce temps-là, début des années 70, quand l’idéal de vie et de réussite était la maison individuelle, la Ford Taunus et le vison. C’est ce vide que découvre sa fille adolescente, enfermée dans son désarroi, le blanc de la vie adulte devant elle en énigme.Style minimaliste, rythme sourd, Virginie Mouzat explore ce ballet d’ombres, ce passage du négatif à la couleur quand on sort de l’enfance par l’épreuve de l’absence et du silence.Journaliste au Figaro, Virginie Mouzat a publié en 2009 un premier roman, Une femme sans qualités, qui a remporté le prix Coup de coeur de Marie-Claire et le prix Montalembert.
La vie adulte de Virginie Mouzat est un roman que j’ai trouvé particulièrement étrange, lequel m’a laissé baigné dans une étrange langueur par la suite. Il m’est difficile d’en faire un avis, car je dois l’avouer d’ores et déjà que cette lecture ne m’a offert aucun plaisir, ou sinon seulement celui de percevoir parmi mon ennui le charme ondulé de l’écriture. C’est difficile de ressortir d’un livre sans éprouver ce sentiment de légèreté résultant de la satisfaction puisque le malaise s’installe et on a l’impression d’avoir été un mauvais lecteur. De même, on se sent inconvenant d’écrire notre déplaisir et c’est ce sentiment que je ressens en ce moment. Mais je n’ai point le choix d’émettre mon ressentis quant à sa lecture et j’espère que vous comprendrez que tout ceci est subjectif puisque les critiques littéraires n’ont que de bons mots à l’égard de ce roman.
L’histoire
Le récit tourne autour d’une adolescente qui entame progressivement son passage vers le monde des adultes. Malheureusement, l’absence de sa mère, envolée sans ne plus revenir, fera se développer chez-elle un manque que la jeune fille ne saura combler. Au fil des pages, elle nous dévoile ses pensées, sa perception des situations se déroulant dans son existence tout en refoulant l’effervescence de ses émois intérieurs. Ainsi, d’une façon intimiste dans laquelle on sent la vibration de son trouble, on la suit à travers son regard et on observe son évolution vers la vie adulte. Nonobstant la structure soignée, réaliste et poignante, je n’ai pas su embarquer dans son histoire. J’avais l’impression de voyager sur une route neutre, sans vallon, sans courbe, bref, sans actions venant me surprendre ou m’émouvoir davantage. La lenteur de l’intrigue m’ennuyait et bien que j’admire la richesse des phrases, je ne faisais que lire sans le vivre. Je n’étais pas bouleversée par le chemin emprunté par l’auteur pour aborder l’absence de la relation mère-fille dans la vie de Dominique ou son entrée en silence dans l’univers des adultes. Et comme j’ai une relation harmonieuse et privilégiée avec ma mère, je ne pouvais que me sentir loin de cette réalité.
Personnages
Je n’ai pas vraiment saisi le personnage de Dominique, ou devrais-je dire Nathalie ( elle utilise le prénom de sa mère ), même si nous voyons en quelque sorte à travers ses yeux. Personnellement, j’ai trouvé sa personnalité un peu terne et elle m’apparaît comme une jeune femme plutôt réservée et enfouissant ses émotions derrière sa façade. Difficile à lui mettre qualités et défauts, car elle m’est apparue tout au long comme un fantôme dont on ne peut discerner les traits.
Écriture
J’ai trouvé la forme d’écriture merveilleuse, notamment par ses métaphores soignées, sa prose tout à fait savoureuse et son langage soutenu. Cependant, encore une fois, je n’y ai pas accroché. Je me délectais des phrases, mais la plume de l’auteure n’arrivait pas à m’embarquer avec elle. La raison m’échappe et je ne peux que l’accepter. Je sais seulement une chose : il y a un talent particulier sous ces mots.
Conclusion
Ainsi, vous aurez compris, ce ne fut pas une lecture qui m’a apporté satisfaction, bien que j’aurais adoré le contraire. Or, je serais curieuse de lire une autre œuvre de Virginie Mouzat afin d’y voir à nouveau cette lueur de somptuosité silencieuse. Un mot de remerciement aux éditions Albin Michel et Blog-O-Book pour ce livre !