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Titre du blog : Au coeur des mots
Auteur : Shana
Date de création : 18-09-2008
 
posté le 25-02-2010 à 21:10:12

Cinq semaines en ballon de Jules Verne

Cinq semaines en ballon

De Jules Verne

 

 

 

 

 Coup de coeur !

 

 

 

 

Éditions : Livre de Poche

Année : 2000

Pages : 348

Catégorie : Romans classiques

Âge : Dès 12 ans

Résumé : Tenter de traverser l'Afrique d'est en ouest par la voie des airs, prétendre survoler dans sa plus grande largeur le dangereux continent noir à bord d'une fragile nacelle livrée à tous les caprices des vents, c'était, au temps de Jules Verne, une entreprise d'une audace incroyable.
Comme on peut s'y attendre, les cinq semaines qu'il faudra au docteur Fergusson et à ses deux compagnons pour y parvenir seront pleines d'imprévu et de péripéties. Ce roman passionnera ceux qui s'intéressent aux débuts de l'aéronautique et, en général, tous ceux qui aiment l'humour et la verve des " Voyages extraordinaires " dont Cinq Semaines en ballon ouvrait la série. Paru en décembre 1862, il eut un succès foudroyant, en France d'abord, puis dans le monde.

 

Source : decitre.fr

 

Mon avis : C’est avec Cinq semaines en ballon que j’ai fait connaissance pour la première fois avec Jules Verne, c’est illustre écrivain que l’on suppose être un génie. Mes attentes étaient grandes et j’avais la crainte de ne pas aimer son écriture ou l’histoire qui en découle. Il en fut autrement. Quelle rocambolesque aventure je viens de vivre ! Incroyable ! Permettez-moi de jurer de la véracité de son statut : il est un vrai génie ! Un avant-gardiste au sein de sa période, un indéfectible prodige qui a un bagage remarquable, autant dans sa plume, ma foi merveilleuse, et ses connaissances éclectiques. Bien entendu, j’avais une certaine difficulté à entrer dans l’histoire au début à cause des descriptions mécaniques, scientifiques, etc. du ballon dans lequel trois hommes allaient s’envoler pour une longue épopée à travers l’Afrique. À vrai dire, il y avait quatre hommes… le dernier étant Jules Verne. J’avais l’impression qu’il racontait le récit comme s’il y était, comme s’il avait déjà vu ces paysages arides ou humides, ces augustes montagnes, ces aborigènes aux mœurs hermétiques ou ces déserts géniteurs de tous les maux. Ainsi, après le début un peu lourd de tous ces chiffres incongrus à mon esprit, je fus rapidement embarquée avec eux dans une odyssée qui a dépassé mon imagination, aux côtés de Samuel Fergusson, l’aventurier au mille connaissances, Dick, le craintif chasseur et l’homme de main du docteur Fergusson, Joe, ce brave jeune homme prêt à n’importe quels sacrifices pour son maître. Ensemble, ils s’envolent à la conquête de l’Afrique, par la voie des airs, sur un époustouflant ballon qui les emmènera au-dessus des contrées les plus étranges et fastueuses de notre Terre. Aventures, tragédies et humour se mêlent pour donner un récit qui surpasse honnêtement le dictionnaire. Je voyageais dans un continent africain sans quitter ma chaumière !

 

Les personnages m’ont charmée par leur personnalité et leur humour qui se dévoile facilement sous leurs paroles soignées. En particulier ce tendre Joe qui m’a agréablement bien fait rire et en lequel j’ai vu un courage incommensurable ainsi qu’une adoration sans borne envers son maître. Il bravera la soif, les dangers et la solitude sans freiner son aisance naturelle et sa gaieté indubitable. Il en va de même pour Dick qui, nonobstant son refus catégorique de partir dans un périple auréolé de folie, se joindra à eux ( d’ailleurs, Samuel ne lui avait pas donné le choix… ). Ses appréhensions disparaîtront au fur et à mesure de leur voyage, quitte à être remplacées par un intrépide bonheur. Chasseur invétéré, il leur sera d’une grande utilité grâce à ses compétences pour cet archaïsme, même si son plaisir dépassait maintes fois la moralité, car je ne vois pas l’intérêt dans ce loisir barbare, même s’ils en ont recourt que pour la survie. N’oublions pas également le docteur Fergusson, ce scientifique impassible qui a une parfaite confiance en son bébé Victoria ( le ballon ) et ses connaissances assidues. Toujours placide et téméraire, peu importe la situation, il est le pilier du groupe, sans qui le voyage ce serait arrêté à ses prémices. Un homme attachant qui, je le crois sincèrement, à quelques intérêts communs avec l’auteur. Finalement, il y a les aborigènes qui peuplent l’Afrique, ces humains dont les mœurs se distinguent d’une façon particulière de nos vies quotidiennes. Les voyageurs les percevaient comme des barbares immoraux, bestiaux et corrosifs. Pour ma part, je pense que cet apparat récalcitrant n’est qu’un masque, car je suis certaine qu’ils font preuve d’une grande humanité et intelligence au sein de leur peuple, qu’ils nous dépassent sûrement dans quelques notions, dont celle du lien avec la nature et ses tempéraments. De même, nous les traitons peut-être de barbares, mais ils auraient une réaction similaire en nous observant. Pour eux, le ballon et ses voyageurs sont de purs étrangers venus envahir leur territoire ; des extraterrestres descendus du ciel ou des dieux venus visiter leurs adorateurs.

 

Ergo, Cinq semaines en ballon est le bestiaire d’un voyage épique au sein de l’Afrique, une introspection rapide dans les cultures divergentes des aborigènes et les paysages hautement gracieux qui se dévoilent sous l’engin, oiseau cavalier de ces trois hommes. À travers cette plume prenante, créatrice, j’ai vu un auteur noyé par des rêves de pérégrination où sème une intelligence précoce. Un auteur que je continuerai de suivre, main dans la main avec sa plume, au rythme de ses récits qui scintillent de véracité. Il ne faut point non plus oublier les dessins qui parsèment les pages du roman, anciens et bellissimes, qui donnent un aspect authentique à ce formidable roman. Il me tarde désormais de parcourir ses prochaines œuvres, l’eau à la bouche de nouvelles aventures. Un nouvel auteur qui s’ajoute dans mes coups de cœur !

 

Extrait du roman : « Celui-ci tournoyait, tourbillonnait, mais il montait toujours ; au bout d'un quart d'heure, il avait dépassé la zone des nuages orageux, les effluences électriques se développaient au-dessous de lui, comme une vaste couronne de feux d'artifices suspendus à sa nacelle.

C'était là l'un des plus beaux spectacles que la nature pût donner à l'homme. En bas, l'orage. En haut, le ciel étoilé, tranquille, muet, impassible, avec la lune projetant ses paisibles rayons sur ces nuages irrités. »