Anne Hébert
Biographie : Anne Hébert (1er août 1916 – 22 janvier 2000) est une écrivaine,poétesse et scénariste québécoise.
Anne Hébert est née dans le petit village de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier (alors appelé Sainte-Catherine-de-Fossambault) dans la MRC de La Jacques-Cartier, à 25 km de Québec le 1er août 1916. Elle a vécu son enfance à Québec. Sa famille compte plusieurs écrivains, dont son cousin le poète Saint-Denys Garneau qui influencera son choix de lectures à la fin des années 1930.
Elle publie en 1942 un premier recueil de poèmes, Les Songes en équilibre. Sa deuxième œuvre, publiée en 1950, est le recueil de nouvelles Le Torrent. Le Tombeau des rois paraît à compte d'auteur en 1953, recueil sur lequel elle a travaillé pendant dix ans. Elle est embauchée comme scripteur par l'Office national du film en janvier 1953. Elle travaille par la suite à Montréal en tant que scénariste jusqu'à l’automne 1954.
Elle déménage à Paris en 1965, après la mort de sa mère. Le roman des Chambres de bois est publié en 1958 et elle reçoit en juin 1960 l’honneur d’être élue membre de la Société Royale du Canada. Après la publication de son deuxième roman, Kamouraska en 1971, elle connaît enfin le succès. Les Enfants du sabbat, un troisième roman, paraît en 1975. En 1978, le premier ministre René Lévesque l’invite à occuper le poste de lieutenant-gouverneur du Québec mais elle refuse.
En 1980, elle publie un quatrième roman, Héloïse. L’écrivaine devient ensuite la quatrième Canadienne-française et la deuxième Québécoise à obtenir un grand prix littéraire français. En effet, elle obtient le prix Femina pour son cinquième roman, les Fous de Bassan en 1982 (Gabrielle Roy, Marie-Claire Blais et Antonine Maillet l'ont précédé comme lauréates de prix littéraires). En 1983, un doctorat honoris causa lui est remis par l'Université Laval. Il s'ajoute aux précédents, Toronto en 1969, Guelph en 1970, l'UQAM en 1979 et finalement, McGill en 1980.
En 1988 elle publie son sixième roman, Le Premier Jardin, en hommage aux femmes qui ont fondé la Nouvelle-France. Un septième roman, L’Enfant chargé de songes, paraît en 1992. En 1995, âgée de 79 ans, elle publie Aurélien, Clara, Mademoiselle et le Lieutenant anglais, une histoire à mi-chemin entre la poésie et la prose. Son cinquième recueil Poèmes pour la main gauche est publié deux ans après. Au début de 1998, celle qui demeurait à Paris depuis 32 ans revient à Montréal.
En 1999 elle publie ce qui sera son dernier roman, Un habit de lumière. Elle décède quelques mois plus tard à l'hôpital Notre-Dame de Montréal le 22 janvier 2000 à l'âge de 83 ans.
Oeuvres littéraires :
Poésies
Nouvelles
Théâtre
Source : fr.wikipedia.org
Les chambres de bois
Éditions : Seuil
Année : 1996
Pages : 190
Catégorie : Autres romans
Âge : Dès 13 ans
Temps de lecture : Deux jours
Résumé : Une jeune fille, Catherine, au cœur ardent, aux songes enfantins, s’éprend d’un jeune pianiste, Michel, qui habite dans une demeure pleine d’ombre et de souvenirs. Elle va épouser cet être froid, distant et fou. Elle qui est simple et avenante, suivra cet adolescent vieilli dans ses propres rêves et dans le désordre de sa vie. Mais Catherine ne peut faire partie de l’univers étrange de Michel et de sa sœur Lia qui vient, entre deux passions, traîner ses cigarettes et ses colères dans l’appartement des jeunes époux. Et Catherine fuira ces pièces aux boiseries étouffantes pour retrouver le soleil et la vraie jeunesse innocente. Réussira-t-elle enfin à échapper des mains glacées de Michel pour connaître des joies familières dans la chaleur d’un amour quotidien ?
Source : renaud-bray.com
Mon avis : Je ne sais que dire de ce roman qui m’a laissé une sensation étrange et fugitive. Cette lecture fut rapide, trop rapide, et je dois avouer que les bribes de la vie de Catherine m’apparaissaient comme un voile embrumé avec pour seule lumière la plume d’Anne Hébert. Oui, car la seule chose que j’ai apprécié du bouquin, ce fut l’écriture lyrique de cette auteure québécoise qui transformait à l’occasion ce livre en une prose légère et profonde, non sans atténuer le brouillard de l’histoire, mais au moins en la rendant plus captivante qu’elle ne l’était au départ. Effectivement, l’histoire était parfois absurde ou limpide, chevauchant entre les émotions abyssales ou le stoïcisme complet. Je n’arrivais pas à voir l’horizon du récit ou à saisir la personnalité de Michel. Ce que je ne doute pas est sûrement la force des sentiments, car l’auteure manie à sa façon la description des bouleversements intérieurs et grâce à elle, l’entrée de jeu est léger, sans difficulté. Les descriptions sont délicates, poétiques, mais je n’arrivais pas à m’accrocher au récit qui tournait autour de Catherine, cette adolescente qui a quitté sa maison et ses sœurs pour habiter avec un jeune homme prisonnier de son être et de sa mélancolie. La monotonie, le manque d’amour, qui se profile depuis les prémices du roman, seront les martyres de cette jeune femme qui devra un jour faire un choix : quitter cet homme fantomatique et sa belle-sœur maussade ou rester cloîtrée dans cet appartement sans vivacité. Le choix fait, elle s’offrira enfin au bonheur qu’elle convoitait si ardemment. Par conséquent, j’ai dévoré les formes d’écriture et les descriptions théâtrales de chaque geste anodin tandis que le récit m’a donné un goût amer dans la bouche, comme si je n’étais point assouvis de l’intrigue.
Les personnages sont les plus intrigants, notamment Michel, un homme atrabilaire et abattu, un musicien désabusé qui vit au sein d’une solitude austère. Dès sa rencontre avec Catherine, même s’il dit le contraire en la demandant en mariage, il ne dévoile aucun signe d’amour à son égard et lorsqu’ils déménagent à Paris, il devient son gardien de prison, l’obligeant à rester et à ne jamais sortir de la maison. Il se lamente constamment, piquant à l’occasion de légères colères et pleurant la crainte de la voir l’abandonner. D’après quelques allusions, sa jeunesse n’a pas été heureuse, sans doute dénuée d’amour, et c’est pourquoi sa personnalité se présente avec une telle lypémanie. Même si j’ai eu quelques pitiés à son égard en le voyant autant s’effondrer dans ses idées noires, je n’étais point capable de m’attacher à ce personnage dont la vie et lui-même ont fait de lui un spectre. Catherine sera la victime de sa solitude dès les premiers instants et par force d’amour, elle décidera de quitter sa chaumière en laissant ses sœurs et son père sans nouvelles. Toutefois, sa tendresse jamais assouvis s’effacera au fil du temps et l’isolement obligé sera un fardeau trop pénible pour elle. Sa santé en prendre un coup et par les soins de sa bonne servante, malgré son caractère un peu dur, seront un nouvel éveil intérieur qui l’obligera à faire un choix qui lui apportera enfin tout l’amour dont elle rêvait. Pour finir le tableau, il y a également la sœur de Michel, Lia, une jeune femme à la personnalité insoumise et aux paroles tranchantes qui viendra s’installer dans leur appartement, un tourment de plus pour la pauvre Catherine. Cette sœur se rapprochera inévitablement de son frère et tous les deux porteront tout d’un coup une indifférence intolérable à la jeune femme. Cependant, sous le caractère revêche de Lia, il y a de la tristesse qui croît dans son cœur et elle le démontrera à l’occasion, mais en quelques infimes minutes. Les drames du passé ont souvent le tour de changer leurs victimes…
De ce fait, ce fut une lecture un peu ordinaire en ce qui est du récit, mais par contre ce fut également une illumination puisque j’ai découvert une plume qui ne me rend pas indifférente. Je conseillerais ce roman simplement pour la sensibilité qui s’y délivre et pour la poésie de l’écriture, car l’histoire ne m’a rien apporté de nouveau, mis à part le talent de l’écrivaine québécoise qui l’a pondu. J’espère secrètement que ses autres œuvres seront davantage captivantes que celui-ci et je sais que Les chambres de bois n’a pas été l’un de ses bouquins les plus estimés. Ainsi, je pense qu’il serait préférable de choisir un autre de ses livres pour faire rencontre avec sa plume, tel Kamouraska, lequel fait partie de ses œuvres notoires. Mais lancez-vous, sa plume est bellissime !
Extrait du roman : « Mais, tout le jour, elle s'appliquait à devenir ce que Michel désirait qu'elle fût. Elle apprenait des fables et des poèmes par coeur. Cela lui tenait compagnie durant le silence des longues heures penchées sur la toile et le lin. Et parfois, fables et poèmes, en leur vie possédée, crevaient comme des veines de couleur, au milieu des plus blanches broderies. »
Tout récemment, j'ai découvert la plume lyrique d'Anne Hébert, par l'entremise du roman Les chambres de bois ( mon avis disponible très bientôt ). C'est une auteure québécoise avec laquelle je vais me familiariser peu à peu, notamment avec bon nombre de ses oeuvres endormis sur mes étagères. Or, je suis déjà tombée sous le charme de son écriture qui arbore naturellement toutes les émotions humaines dans leur plus vaste profondeur. Ainsi, c'est pourquoi je veux vous faire apprécier quelques unes des proses de cette gente dame qui a composé moult poèmes.
Au palais de l'enfant sauvage
Au palais de l'enfant sauvage
Jaillirent des larmes de sel
Leur éclat fut tel
Que les gardes qui veillent
Aux marches du palais
Furent terrassés sans retour
Dans un éblouissement de lune et de cristal
Insoutenable et sans objet apparent.
( Anne Hébert, Poèmes pour la main gauche,
Les Éditions du Boréal, 1997. )
De toutes petites peines
De toutes petites peines
Quotidiennes
Posées sur le pré à midi
Larmes d'enfants
Mises à sécher sur l'herbe verte
Fondent au soleil
Montent au ciel
Si légères et transparentes
Se mêlent aux nuages
Ne laissent dans l'air pur
Nulle trace ni plainte visible.
( Anne Hébert, Le jour n'a d'égal que la nuit, 1992, p. 70 )
Neige
La neige nous met en rêve
Sur de vastes plaines,
Sans traces ni couleur.
Veille mon cœur,
La neige nous met en selle
Sur des coursiers d’écume.
Sonne l’enfance couronnée,
La neige nous sacre en haute-mer,
Plein songe,
Toute voile dehors.
La neige nous met en magie.
Blancheur étale.
Plumes gonflées
Où perce l’œil de cet oiseau.
Mon cœur ;
Trait de feu sous des palmes de gel
Fille de sang qui m’émerveille.
( Anne Hébert, Mystère de la parole, 1960 )
1. Mélopée le 07-06-2010 à 07:37:38 (site)
Cela semble léger et frais. De jolis poèmes que je ne connaissais pas.
Victor Hugo
Biographie : Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français, considéré comme l'un des plus importants écrivains romantiques de langue française.
Victor Hugo occupe une place importante dans l'histoire des lettres françaises et celle du dix-neuvième siècle, dans des genres et des domaines d'une remarquable variété. Il est à la fois poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1832) ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877).
Il est également un romancier du peuple qui rencontre un grand succès populaire avec Notre-Dame de Paris (1831) ou Les Misérables (1862). Au théâtre, il expose sa théorie du drame romantique dans sa préface de Cromwell en 1827 et l'illustre principalement avec Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838.
Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs, notamment sur la peine de mort, l'école ou l'Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), et une correspondance abondante.
Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre ; il a été admiré par ses contemporains et l'est encore, mais il a été aussi contesté par certains auteurs modernes. Il a aussi permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l'engagement de l'écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position qui le condamneront à l'exil pendant les vingt ans du Second Empire.
Ses choix, à la fois moraux et politiques, durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique que la Troisième République a honoré à sa mort le 22 mai 1885 par des funérailles nationales qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon, le 31 mai 1885.
Oeuvres littéraires :
Romans
Recueils posthumes :
Source : fr.wikipedia.org
1. Katya_babelio le 31-05-2010 à 22:20:07
Bonjour,
Je me permets de vous contacter en tant qu’animatrice de la communauté de Babelio.
Babelio (www.babelio.com) est un réseau social dédié à la lecture qui permet aux membres de créer une bibliothèque en ligne, d’échanger des critiques et de partager leurs lectures avec des amis. Ce site, première communauté francophone qui réunit plus de 13 000 lecteurs en France, en Belgique, au Canada et en Suisse, a pour objectif d'encourager la lecture et de suivre l’actualité littéraire en utilisant les outils d’Internet.
L’opération Masse Critique de Babelio compte huit éditions à ce jour et a eu beaucoup de succès auprès des blogueurs et des éditeurs en France, en Suisse et en Belgique. Son principe est simple : les éditeurs envoient leurs titres gratuitement aux blogueurs en échange d’une critique publiée en ligne sur leur blog et sur Babelio. Pour répondre à la demande de blogueurs québécois qui se sentaient injustement tenus à l’écart de la version française de l’opération, nous sommes en train de monter une édition québécoise.
Mais pour ça, nous avons besoin de votre aide !
Pour convaincre les éditeurs québécois de l’intérêt de l’opération, nous devons réunir un panel de blogueurs littéraires québécois. si vous êtes intéressé ou et si vous connaissez des blogueurs littéraires susceptibles de participer, n’hésitez pas à me communiquer leurs adresses email à katia@babelio.com
Cordialement,
Katya
2. shana le 01-06-2010 à 00:47:11 (site)
C'est une idée extraordinaire, c'est pourquoi je vous ai envoyé un message avec tous les blogs québécois que je connais. J'espère qu'il y aura une édition québécoise !
Shana
3. Richard M. le 01-06-2010 à 09:47:55 (site)
Bonjour Shana,
Je trouve ton site extraordinaire. le contenu est de haut niveau ... Comme blogueur débutant, j'en suis vert de jalousie.
Au grand plaisir de te lire!
Amicalement
Les Misérables ( tome 1 )
De Victor Hugo
Éditions : Livre de Poche
Année : 1998
Pages : 992
Catégorie : Romans classiques
Âge : Dès 14 ans
Temps de lecture : Deux semaines
Résumé : Fantine, jeune mère célibataire, sans ressources, abandonnée par son amant alors qu'elle était enceinte, doit subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille, Cosette ; elle la confie donc à un couple d'aubergistes peu scrupuleux, les Thénardier. Jean Valjean, ancien forçat, endurci par un sort peu favorable, décide de recouvrer sa dignité et commence à aider Fantine, qu'il rencontre par hasard dans son usine. Malgré le faux nom qu'il utilise, M.Madeleine, alias Jean Valjean, est reconnu par Javert, un policier, et retourne au bagne. Il réussit néanmoins à fuir à nouveau dans l'unique but de sauver et de s'occuper de Cosette, malgré les obstacles... Victor Hugo signe ici la plus grande épopée française populaire, avec comme toile de fond Paris, ses quartiers et son histoire !
Source : evene.fr
Mon avis : Ce roman d’humanisme a été une lecture très différente des autres et il en est résultée de nombreuses joies, mais également un point négatif qui aurait pu être fatal pour ma lecture si elle était toute autre. Tout d’abord, je ne peux que faire éloge en premier de ses qualités exemplaires qui font de ce bouquin un message inspirant et bouleversant pour quiconque ne se ferme pas les yeux sur la pauvreté. Les Misérables, ce sont tous ces gens victimes du poids de l’argent sur leur vie qui continuent pourtant, braves devant les tempêtes, à vivre et à attiser une lueur d’espoir dans un recoin de leur être. Victor Hugo les dépeint avec une virtuosité émouvante, nous entraînant dans l’ombre de leur vie et nous contant leurs péripéties qui, contre toute attente, seront leur délivrance pour certains. Le talent de l’auteur n’a d’égal que sa sincère sapience qui fait de lui un homme et un écrivain à la philosophie pondérée. Il a une vision toute autre des bas et des hauts de la société, de l’humanité en général, et cette perspective véhiculée dans le récit embaume très bien l’histoire. Celle-ci débute auprès d’un prêtre à l’honnêteté et à la charité inusitée. Par lui, d’autres personnages s’entrecroisent, se laissent et se moulent au gré du temps avant que nous fassions rencontre avec les principaux acteurs de cette aventure, soit M. Madeleine et Cosette ( il y en aura sûrement d’autres puisque c’est seulement le premier tome ). Parmi toutes ces personnes, nous découvrons la véritable pauvreté et combien la charité peu même exister dans ces sombres bas-fonds piétinés par la société. Nous y rencontrons des vrais gens, non pas des citoyens portant un masque d’orgueil et d’indifférence, mais de véritables individus doués d’authenticité. C’est une famille élargie qui a affronté toutes les affres du destin et qui en est ressortit grandie et complet. Il y a notamment l’histoire de Fantine, puis de Cosette, sa fille orpheline qui sera le rayon ensoleillé des prochains tomes. Cette mère et cette enfant ont été séparées par les coups jaloux de la haute collectivité, mais l’enfant sera sauvé par un ancien forçat. Bien évidemment, il y a aussi de mauvaises personnes, même au sein des pauvres, et il y en aura toujours. Cela m’amène à vous décrire en quelques mots le point négatif qui a alourdi ma lecture ; il y a de nombreux passages interminables, parfois même de vastes chapitres, qui envahissent le livre et qui auraient pu ne pas être ou du moins, auraient pu être condensés. Je parle notamment de la bataille de Waterloo qui ne finissait guère ( des chapitres et des chapitres… ) et dont la nécessité était tout a fait minime. Je pensais m’endormir et heureusement que la plume de Victor Hugo était assez magnifique pour soulager mes envies de sommeil !
Abordons maintenant les personnages, notamment la petite Cosette, cette ange parmi les Misérables. J’étais attachée à elle bien avant cette lecture puisque j’écoutais le dessin animé des Misérables lorsque je n’avais pas encore dix ans. Et cette tendre fillette est restée dans mon esprit jusqu’à ce que j’entre dans le récit originel. Une seconde fois, je me suis éprise d’un amour maternel pour cet enfant obligé de devenir l’esclave de pauvres aubergistes qui ne sont pas mieux que les riches hautains. Séparée de sa mère dès les prémices de son enfance à cause des moyens insuffisants de Fantine, elle n’a jamais connue cette étrangère et ignore tout a fait ce que s’est d’être aimé par un entourage. Sa mine grisâtre, harassée et craintive, alors même qu’elle n’a que huit ans, nous dévoile sa vraie nature, une enfant hardie malgré sa prison et encore envahie par des rêves intérieurs qui ne peuvent franchir les limites de son esprit. Lorsqu’elle est enfin libérée du joug de cette famille délabrée par l’obscurité, nous rencontrons une autre facette de sa personnalité, celle qui s’illumine devant tous les cadeaux que lui offrent sa nouvelle existence. Un ange adorable qui m’a ravie le cœur dès sa première présence au sein du récit ! Mais il y a également les autres protagonistes, tous aussi aimables que la jeune enfant. Je parle par exemple de Fantine, la mère éprouvée mais courageuse de Cosette dont le seul désir est d’embrasser à nouveau le visage de sa progéniture ; M. Madeleine, alias Jean Valjean, ancien forçat épargné et instruit par un honorable prêtre qui prendra sa place et sauvera à son tour une personne merveilleuse ; et finalement, le prêtre, M. Myriel, qui est la personnalité de Jésus incarné, un homme digne d’éloges et premier personnage de l’histoire. Il ne faut guère oublier aussi les individus moins débonnaires de l’histoire comme les Thénardier, ces aubergistes acrimonieux et leur deux filles gâtées ( malgré leurs moyens ) qui ont fait de Cosette une esclave effarouchée, ainsi que Javert, ce fameux officier de la justice dont la froideur et ses manières autoritaires ne peuvent en faire frissonner plus d’un.
En conséquence, tous ces personnages captivants en plus de l’écriture probe et édifiante de l’auteur forment un classique exceptionnel qui rend hommage à la littérature française du XIXe siècle. Cependant, bien qu’il m’en déplaise, il ne sera pas un coup de cœur pour moi malgré tous mes éloges, car les longueurs ont été assez rusées pour altérer cette lecture qui aurait pu devenir un chef d’œuvre pour mon amour littéraire. Or, je ne dis pas cela pour vous dissuader de le lire, car il reste tout de même un roman sublime en quête de nouvelles âmes à toucher. L’histoire des Misérables est davantage un message d’altruisme qu’un simple récit et ce seul constat fait de lui un classique français à découvrir dans les plus brefs délais. Il me tarde désormais de lire les deux autres tomes et de retrouver la tendre Cosette !
Extraits préférés du roman : « Que fallait-il de plus à ce vieillard qui partageait le loisir de sa vie, où il y avait si peu de loisir, entre le jardinage le jour et la contemplation la nuit ? Cet étroit enclos, ayant les cieux pour plafond, n'était-ce pas assez pour pouvoir adorer Dieu tour à tour dans ses oeuvres les plus sublimes ? N'est-ce pas là tout, en effet, et que désirer au-delà ? Un petit jardin pour se promener, et l'immensité pour rêver. À ses pieds ce qu'on peut cultiver et cueillir ; sur sa tête ce qu'on peut étudier et méditer ; quelques fleurs sur la terre et toutes les étoiles dans le ciel. » p. 74.
« Ces choses si magnifiques et si jolies ne lui paraissaient pas réelles. La poupée lui faisait peur, la pièce d'or lui faisait peur. Elle tremblait vaguement devant ces magnificiences. L'étranger seul ne lui faisait pas peur. Au contraire, il la rassurait. Depuis la veille, à travers ses étonnements, à travers son sommeil, elle songeait dans son petit esprit d'enfant à cet homme qui avait l'air vieux et pauvre et si triste, et qui était si riche et si bon. Depuis qu'elle avait rencontré ce bonhomme dans le bois, tout était comme changé pour elle. Cosette, moins heureuse que la moindre hirondelle du ciel, n'avat jamais su ce que c'est de se réfugier à l'ombre de sa mère et sous une aile. Depuis cinq ans, c'est-à-dire aussi loin que pouvaient remonter ses souvenirs, la pauvre enfant frissonnait et grelottait. Elle avait toujours été toute nue sous la bise aigre du malheur, maintenant il lui semblait qu'elle était vêtue. Autrefois son âme avait froid, maintenant elle avait chaud. Elle n'avait plus autant de crainte de la Thénardier. Elle n'était plus seule ; il y avait quelqu'un là. » p. 446.
1. Miss. le 20-06-2010 à 15:50:41
ça fait longtemps que j'envisage de me lancer dans la lecture de ce grand classique. Mais j'avoue que les longueurs et le nombre de page me font un peu peur...
2. shana le 21-06-2010 à 18:08:12 (site)
Oui, je suis d'accord avec toi. Mais l'histoire dans son intégralité vaut le coup d'essayer, car la philosophie qu'on y trouve est très profonde et porte à réfléchir. De même, le récit de Cosette est alléchante malgré les grosses longueurs !
Au fond, c'est à toi de décider !
Signatures
1. Jakin le 10-06-2010 à 02:05:31 (site)
Dire les mots, c'est entrer en silence, le silence des mots c'est aussi le passage de l'intérieur vers l'extérieur, un chemin de Lumière, parfois une dualité, mais toujours une élévation....Compliments pour ce blog que je découvre au milieu de la nuit....l'heure ou les mots sont parfois en noir et blanc....
Jakin,
2. shana le 17-06-2010 à 21:05:18 (site)
Oh ! quels mots bien choisis ! Sois le bienvenue dans mon antre !