Tout là-bas
Édition : Libre Expression
Année : 2003
Pages : 160
Catégorie : Romans dramatiques
Âge : Dès 13 ans
Résumé : L'imagination de l'auteure Arlette Cousture nous entraîne sur l'île d'Harrington Harbour, où se trouve un village parcouru par un trottoir de bois - sa seule et unique rue -, et où vivent des personnages secrets comme leur île. La romancière dévoile les rêves, les espoirs et les drames des gens de cette île de la Côte-Nord. Elle le fait si bien que le lecteur a parfois l'impression d'entendre leurs voix...
Source : edlibreexpression.com
Luke est sans aucun doute mon personnage préféré à cause de son innocence désarmante et pure qui vient nous bousculer jusqu’au tréfonds de notre âme. Je ne peux que sourire en l’imaginant avec sa brouette, portant le courrier aux autres avec la joie candide d’un enfant enfermé dans un corps d’adulte. Attaché à sa Lucy, sa sœur jumelle, et à tous les habitants, il voguera à travers les drames avec ses phrases courtes, mais touchantes, nous dévoilant ses voisins et les pans de leur vie cachés aux yeux de tous. Il y a également Lucy, sa brave jumelle, qui a dû s’incliner devant sa tâche de prendre soin de son frère avec tout l’amour qu’elle peut lui porter, oubliant ainsi un amour de jeunesse qui ressurgira dans sa vie, non sans chavirer un peu celle de Luke. Tout comme il y a Manny, cette bienveillante femme, qui attend encore amoureusement son amant au pied de la porte, ce mari disparu à la suite d’un incident en mer, mais dont elle attend un signe depuis plusieurs années, hélas, sans nouvelles. Elle accueillera un bel étranger qui aura un impact fatal à la fin de l’histoire, une tragédie qui affectera tous les habitants, dont Manny qui se sentira pour le moins coupable d’avoir accueilli un tel étranger. Puis, il y a Jim et Émile, avec leur opulente marmaille qui vivent les émois de la vie avec difficulté, emprisonnés sous le joug incertain de la pauvreté : des enfants implorant les cadeaux singuliers de la vie ; une mère affaiblie par un enfant qu’elle ne peut porter ; un père écroulé sous le poids ténébreux de l’indigence ; et finalement l’aîné, ce tendre fils qui essayera de sauver sa famille, ignorant les conséquences qui en découleront. Je n’ai que compassion à l’égard de ce jeune garçon que j’aurais aimé prendre dans mes bras ou l’éloigner de son épreuve impétueuse. De même que j’aurais aimé accompagner ces habitants lors des obstacles parsemant leur chemin afin de prendre leur main et de les conduire dans des sentiers moins denses, illuminés par le souffle de l’espoir.
En somme, j’ai rencontré de merveilleux insulaires au sein du village d’Harrington Harbour, par l’entremise d’un petit roman que j’aurais préféré davantage plus long. Arlette Cousture a une façon bien à elle de pénétrer habilement dans les personnalités de chaque personnages en utilisant une plume familière de notre coin de laquelle se délivre des intonations poétiques qui ne peuvent que ravir mon amour littéraire. Ce n’est peut-être pas un coup de cœur, mais il restera longtemps dans mon esprit, notamment à cause de l’essence fraternelle et solidaire qui exhale du bouquin. Troisième livre de cette auteure, je ne peux qu’honorer son talent que j’apprécie de plus en plus et qui me donne l’envie irrésistible de rencontrer à nouveau la grâce de sa plume dans le premier tome des Filles de Caleb. Après une telle envolée sur une île verdoyante de sentiments, il est certain que je compte découvrir ce volume au cours de l’année.