Tout d'abord, je dois vous dire que je suis très honorée d'avoir pu faire une telle entrevue avec ce jeune auteur talentueux. Ses réponses, répondues avec une justesse étonnante, vous captiveront sûrement autant que moi et j'espère qu'elles vous inciteront à découvrir ses romans ainsi que sa plume vertueuse. Pour ceux qui voudront en savoir plus sur ses romans, vous trouverez de plus amples renseignements à la fin de l'interview. En attendant, voici l'entrevue informatique, si je peux la nommer ainsi, que j'ai réalisé au cours de la semaine. Gare à vos yeux, vous serez fort étonné !
Entrevue avec Frédéric Tremblay
Quelle a été ta réaction lorsque tu as reçu une réponse positive de ton éditeur ?
Il y a toute une histoire derrière cette fameuse première réponse positive. J'avais déjà fait la tournée des grands éditeurs avec mon tout premier roman, de style fantasy celui-là. Tous l'avaient refusé - et même si ça m'avait attristé, je constate après coup que le roman ne méritait rien d'autre, comme la plupart des premiers romans sans doute! Seulement au milieu de toutes ces lettres de refus sèches et systématiques, il y avait celle de Joey Cornu qui me répondait au moyen d'un rapport de lecture... d'environ 8 pages, c'est dire! L'éditrice avait pris la peine de m'indiquer les points négatifs et positifs du roman, de même que des pistes concrètes de moyens que je pouvais prendre pour les retravailler. Peu de maisons font preuve de pareille attention et j'ai été charmé. Quand je me suis retrouvé avec un deuxième manuscrit prêt à être envoyé, j'ai spontanément décidé de retourner vers Joey Cornu. ''Une ruse inversée'', qui s'appelait à l'époque ''Histoire d'une ruse inversée'', n'avait à vrai dire pas même l'ambition d'être publiée : je m'attendais à recevoir un autre rapport de lecture et comme ce récit m'intéressait plus que le premier, j'étais prêt à le retravailler selon les conseils de l'éditrice. Quelle surprise a donc été la mienne quand elle m'a appelé (tout le monde le sait, en édition, la sonnerie du téléphone annonce souvent de bonnes nouvelles) pour me dire qu'elle était intéressée à le publier sous cette forme! Malheureusement elle avait beaucoup de projets déjà sur la planche à l'époque et il m'a fallu attendre près d'un an avant d'être édité. Mais, demandez-le à mon éditrice, dès que les démarches ont été entreprises, les courriels ont plu dans sa boîte de réception et rien n'aurait pu m'arrêter!
Est-ce que c'était un rêve que tu chérissais depuis longtemps ? Que pense ta famille de ton parcours ?
Si je peux me permettre de répondre à la question au moyen d'un souvenir, je le ferai. C'est d'accord? J'y vais alors. Je me souviens de la première fois où j'ai annoncé à mes parents que, plus tard, je voulais être auteur. J'avais à peu près sept ou huit ans je crois, et j'étais déjà à l'époque un lecteur assidu. Ma mère a accueilli la déclaration comme font toutes les mères de toutes les déclarations du genre, avec un peu de sourire et beaucoup d'indulgence. En me disant : mais voyons, Frédéric, vivre en écrivant, ça ne se fait pas! Et moi je lui sortais les noms des plus grands auteurs que je connaissais pour lui prouver que c'était possible. Les choses en sont restées là, moi espérant lui prouver un jour que je n'étais pas tout à fait dans le tort, elle certaine que le temps allait me ramener à la raison. Quand j'ai commencé à écrire, je l'ai fait dans l'incognito. Mon 'coming out' littéraire, si on me passe l'expression, s'est fait à l'occasion d'un oral à la fin de ma première année de secondaire. Mes amis et mes parents étaient bien curieux de me lire, mais je savais que ma mère ne me voyait toujours que comme un jeune qui essaie d'imiter les grands. Le jour où je lui suis arrivé avec la nouvelle qu'une maison d'éditions était intéressée à me publier, je crois, j'espère, je suis sûr que ça l'a fait hésiter un peu. Et je suis sûr qu'elle aussi se souvient de la première fois où je lui ai dit que je voulais devenir auteur. Bien sûr, même pour l'instant, vivre de ma plume reste plus un rêve qu'une réalité. Peu d'auteurs y arrivent vraiment, je m'en rends bien compte. Mais peu importe ce que l'avenir me réserve, je continuerai d'écrire. C'est une passion qui vient de beaucoup trop loin en moi pour que quelques épreuves arrivent à l'en déloger. Ce que ma famille pense de mon parcours, en résumé? Elle se soucie un peu trop de questions d'argent dont je tiens à rester éloigné aussi longtemps que possible. Mais ne soyons pas trop durs. Il faut mentionner aussi que mes parents sont très fiers de leur fils et m'encouragent pour l'instant de toutes les façons humainement imaginables!
Comment l'inspiration t'est-elle venue pour rédiger La ruse inversée ? Pour quelle raison avoir choisi d'écrire un récit se déroulant à l'époque du roi Louis XV ?
Pour la plus simple des raisons, et j'ai nommé : la passion! Parce que je suis un mordu d'Histoire, il n'y avait rien de plus naturel pour moi que de situer mon récit bien avant notre époque. Quant au choix du roi en particulier, eh bien... disons que je voulais un roman (ou deux dans ce cas) qui se déroulait tout près de la Révolution, sans être directement ''impliqué'' dans ce grand mouvement de l'histoire de France. Pas parce que je trouvais que cet événement était trop grand pour moi - j'ai d'ailleurs déjà écrit une autre histoire qui se passe en plein dans la Révolution, c'est vraiment un phénomène qui me fascine. Mais pour les guerres de noblesse que je mets en scène, il valait mieux éviter les complications d'un pareil séisme social! Je suis un grand lecteur et un encore plus grand admirateur d'Alexandre Dumas et bien que les littérateurs soient encore nombreux à le décrier, on peut avouer sans mal qu'il avait le sens de la grandeur, du suspense et du drame! Je ne sais pas si c'est sa plume qui a fait naître ma passion ou si c'est cette dernière qui m'a fait apprécier son oeuvre à ce point (l'éternel questionnement de l'oeuf ou de la poule!), mais bref, on peut sans mal le relier au choix que j'ai fait de porter mon écriture vers l'avenue historique. Quant à la question de l'inspiration elle-même... ''Une ruse inversée'' devait au départ être une simple nouvelle, une simple scène, celle du souper et de l'échange des coupes de vin qui donne son sens au titre. Par la suite se sont greffés des personnages, sur ces mêmes personnages se sont peints des visages, et sur ses visages se sont inscrits des émotions qu'il fallait bien justifier et expliquer au lecteur! Ainsi la nouvelle est devenue un roman, et le roman a trouvé sa suite.
Afin d'écrire ce roman historique, tu as sûrement dû trouver des informations sur l'époque. A-t-il été facile de faire toutes ces recherches ?
Je ne sais pas si ça peut nuire à ma crédibilité, mais je dois avouer que j'ai fait peu de ''recherches'' au sens conventionnel du terme : soit celui de l'auteur le nez fourré dans des livres plus épais et plus lourds que lui, qui prend des notes dans un petit cahier, compare ses sources pour en vérifier la valeur, etc. Et pourtant, la plupart des lecteurs et des journalistes qui parlaient de la Ruse faisaient remarquer la précision du détail historique! Ma connaissance des us et coutumes de l'époque me vient surtout de mes lectures de romans. Donc si recherches il y a eu, elles ont été disséminées dans toutes les histoires que j'ai dévorées depuis que j'ai appris à lire. Pas de notes, pas de gros volumes poussiéreux (ça, c'est seulement dans ma tête sans doute!) et pas de difficultés insurmontables. Comment pourrait-il y en avoir? J'adore lire et c'est de ces mêmes lectures que j'ai tiré les souvenirs qui m'ont aidé lors de l'écriture du roman. Comme on dit, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles!
Quel personnage a une personnalité similaire à la tienne ? Est-ce que des personnes réelles ont eu une certaine influence sur les protagonistes de ton histoire ?
Si quelques-unes de mes caractéristiques ou de celles de mon entourage se sont retrouvées injectées dans la personnalité de mes personnages, c'était inconsciemment. Et je ne dis pas ça pour convenir à la fameuse phrase : ''ceci est une oeuvre de fiction, toute ressemblance avec des personnes réelles serait fortuite...''. Bien sûr j'ai écrit des oeuvres plus personnelles où, soit par désir de confidence, soit par goût de satire, j'ai inclus des problématiques, voire des citations qui me viennent directement de mes proches. Mais pas pour le duo historique. Quoiqu'après coup, je puisse sans trop de mal y penser et dire ce que chacun a de moi. Je dirais que je suis un mélange du machiavélisme des père et fils d'Aguefort (quel auteur n'est pas fanatique des machinations!), de la volonté de Rose (qui se fera surtout sentir dans la suite) et de la discrète utilité des domestiques Michelle et Francelin. Reste que pour les romans véritablement autobiographiques, il faudra attendre un peu. Chose sûre, ça viendra bien assez tôt!
Est-ce que tu as un nouveau roman en cours d'écriture ? Si oui, est-il possible de nous donner quelques indices sur le sujet de ta prochaine histoire ?
Oh la la, la belle question! Par chance tu m'attrapes dans une passe plus ouverte de mon évolution littéraire. À une certaine époque, comme mentionné plus tôt, personne ne savait que j'écrivais. Ensuite je préférais taire les détails des oeuvres en cours de composition. Maintenant je parle de tous mes projets à tout le monde, ceux sur lesquels je travaille dans le moment et ceux sur lesquels je ne travaillerai que dans de longues années! Voici donc un résumé desdits projets du moment. Je n'ai pas écrit de vrai roman complet depuis ''En un mot'', achevé en mars dernier, mais je n'ai pas arrêté d'écrire pour autant : c'est plutôt que je me suis tourné vers le fantastique univers du théâtre! Après en avoir fait deux années de suite avec la troupe de mon école, j'ai choisi que je n'étais pas fait pour être sur la scène, mais j'ai compris que j'adorerais entendre mes mots clamés par des acteurs plus talentueux. Trois pièces sont sorties de cette idée, la première une pièce entièrement écrite en vers et en rimes qui emprunte aux thèmes chers à la tragicomédie du XVIIIe (amour, trahison et quiproquos à profusion!), les deux suivantes des comédies satiriques sur le thème des rites funéraires modernes qui feront toutes deux parties du triptyque théâtral ''La Mort à l'Agonie''... dont le troisième volet reste encore à écrire! Mais bon, je m'écarte de la question je crois. Je n'ai rien qui soit en composition dans l'immédiat, mais je n'ai aucun problème à vous parler de ce qui sera très certainement mon prochain roman, celui dont les idées marinent dans mon esprit depuis bien des mois déjà! Le titre en sera ''Couvre-feu''. Celui-là aussi à la base devait être assez court, mais comme pour la Ruse, j'y ai ajouté des personnages, des situations... de la chair autour de l'os, quoi! L'idée de base m'en est venue quand j'ai entendu parler de la fameuse proposition du maire Gendron de Huntingdon. La simple pensée d'une pareille limitation ne visant que les jeunes, sans raison véritablement valable, m'a révolté à un tel point que j'ai tout de suite su que je devais écrire une histoire à ce propos. Je m'imaginais, moi qui peux pédaler jusqu'aux quatre ou cinq heures de la nuit pour aller voir des amis que je n'aurais pas l'occasion de voir pendant la journée, privé du droit le plus élémentaire de circuler à ma guise... et je l'ai relié à toutes les autres occasions que la vie offre aux adolescents d'en vouloir aux règlements discriminatoires que la société leur oppose et qui, s'ils ont déjà été utiles à une époque, n'ont plus de raison d'être aujourd'hui... je les ai prises en note, ma mémoire en a gardé la trace à force de revivre ces situations d'injustice que tout le monde accepte parce qu'on ne peut supposément rien faire... et de là est né ''Couvre-feu''. Un roman engagé pour la cause de la jeunesse? Évidemment on devine que c'est une situation qui me touche particulièrement! J'en ferai une sorte de dystopie à la ''Farhenheit 451'', ''1984'' ou '''Le meilleur des mondes''... toutes lectures dont je m'abreuve à l'excès pour bien capter toutes les subtilités du genre avant de m'y essayer!
Quelles sont tes méthodes de travail lors de l'écriture d'un roman ?
Elles évoluent beaucoup, au même titre que moi pour l'instant, je dirais! À une certaine époque, j'étais assez rigoureux : chaque soir je prenais mon Laptop et j'écrivais 2000 mots, quoi qu'il se passe, peu importe les idées que j'avais. Puis j'ai compris que ça tombait plus souvent dans le remplissage qu'autre chose, ce qui me forçait à élaguer une bonne partie de mes textes pour les rendre potables. Alors j'ai décidé d'y aller de façon un peu plus naturelle. Je commence quand ça me dit, j'arrête quand ça me chante. Il y a des jours où j'écris plus, d'autres où je n'écris pas du tout. Je laisse les idées me guider. J'étais encore au secondaire quand j'ai écrit mes derniers romans, donc j'avais une routine de vie plus stable qui menait à une routine d'écriture plus stable. Maintenant que mes horaires sont aléatoires, je ne sais pas si j'arriverai à me replonger quotidiennement dans la composition. C'est un espoir! La régularité des séances d'écriture mise de côté, on peut mentionner le fait que je préfère composer sur un clavier d'ordinateur. De cette façon mes mains peuvent aller aussi vite que mes idées et je ne me sens pas noyé sous un flot de mots incontrôlable (ce qui se passerait inévitablement si j'écrivais à la main, je suis tellement lent!). Et la particularité que j'ai de ne pas être vraiment... ami avec les plans. Quand les idées sont bien fixées dans ma tête, je n'ai besoin que de quelques mots clés jetés sur une feuille, un titre, des noms de personnages, des émotions, et ça y est, je n'oublierai plus aucun détail de mon histoire!
À quel moment as-tu découvert ta passion pour les mots ?
Ma passion des mots en tant que leur spectateur, soit en tant que lecteur, je l'ai toujours connue. J'en ai douté parfois, j'ai cru que ce n'était pas assez, que j'étais fait pour autre chose et que je pouvais être plus heureux ailleurs que dans les mots... mais ils sont vraiment faits pour moi, et moi je suis fait pour eux. C'est seulement quand je baigne dans l'encre que je me sens comme un poisson dans l'eau, ah ah! Ou, pour être plus prosaïque, quand je trempe dans les lettres, parce qu'il faut dire que j'aime les mots autant à l'oral qu'à l'écrit. Pour ce qui est de découvrir ma passion pour les mots en tant qu'auteur, le déclic s'est fait dans ma tête en sixième année du primaire, lors de la composition d'un récit policier. La majorité des gars de mon groupe d'amis se sont dits alors qu'ils aimaient bien écrire et ont commencé des romans. Quelques-uns ont arrêté après quelques pages, d'autres après quelques chapitres. Je crois bien que j'ai été le seul à continuer tout le long de mon secondaire... et assurément le seul à être allé jusqu'à la publication! L'école aide beaucoup au processus en créant des occasions de rencontre entres les livres et les élèves. Mais elle pourrait aller encore plus loin non pas en obligeant la composition, mais en offrant davantage d'occasions à ceux qui s'y sentent à l'aise. Plus de concours, plus de discussions avec des auteurs, et pourquoi pas des projets de collaboration avec des écrivains intéressés par le talent de la jeunesse? Je suis certain que l'idée pourrait faire des petits - et aider la passion des mots à s'épanouir mieux encore.
Quels sont tes coups de coeur littéraires ? Quels genres dévores-tu généralement ?
Si je devais mentionner un seul roman, ce serait sans aucun doute ''Le Comte de Monte-Cristo'', justement d'Alexandre Dumas dont je parlais tout à l'heure. Son écriture est tellement fluide, tellement passionnée, tellement, comment dire... à la fois poétique et mathématique. Ce qui semble une contradiction dans les termes, mais se révèle un mariage habilement réussi sous la plume de Dumas. Lisez-le pour comprendre : l'invitation est lancée! Ces temps-ci je lis également beaucoup de pièces de théâtre... mais je les passe à un tel rythme que spontanément aucune ne me vient à l'esprit. En général je suis un lecteur plutôt omnivore. Roman policier, roman d'amour, roman écrit il y a des centaines d'années ou alors publié il y a quelques jours, essais politiques ou environnementaux... j'aime tout ce qui peut satisfaire ma curiosité. C'est le but des livres, non?
Que conseillerais-tu aux jeunes passionnés qui voudraient se faire publier un jour ?
En premier lieu, d'essayer de tous les styles : on peut se révéler surpris en découvrant chez soi des goûts et affinités dont on ne se serait jamais douté auparavant. Ensuite de ne pas craindre les refus, ils sont nécessaires et peu d'auteurs peuvent dire qu'ils n'en ont essuyé aucun à leurs débuts. De s'entourer d'un comité de lecteurs à la fois fidèles et honnêtes... et si jamais les proches ne sont pas assez objectifs, d'aller en chercher sur les forums d'écriture : les échanges d'auteurs amateurs y foisonnent et à condition de faire un tant soit peu confiance, l'avis d'un inconnu se révèle souvent plus franc que celui de son entourage. De continuer de lire sans arrêt, parce qu'on ne cesse jamais d'apprendre. Et, conseil parmi les conseils, de ne pas considérer la publication comme l'ultime finalité. Nombreux sont les auteurs talentueux qui n'ont pas besoin d'être publiés pour trouver leurs lecteurs... et aussi nombreux ceux qui sont publiés mais ne les trouvent pas! Il existe des avenues différentes que l'édition et qui peuvent réussir aussi bien, sinon mieux. Bien sûr on est plutôt portés à considérer la gloire des ventes astronomiques et des longues files au Salon du Livre pour juger de la réussite d'un auteur. Ça semblera cliché, mais l'important est plutôt dans la qualité du lien auteur-lecteur que dans la quantité desdits lecteurs. Personnellement, je préfèrerai toujours les messages d'appréciation de quelques lecteurs comparativement à des chiffres élevés sur le rapport des librairies, s'ils doivent s'accompagner d'une boîte de réception tristement vide.
Je remercie cordialement Frédéric Tremblay pour ses réponses authentiques et je vous invite à voir à ces adresses ci-contre pour en connaître davantage sur l'auteur et lire mon avis de lecture sur son roman Une ruse inversée.
- Biographie de l'auteur ( enfin, ce que j'ai pu trouver ) : Frédéric Tremblay
- Critique de son roman Une ruse inversée : Une ruse inversée
D'autre part, vous aurez l'occasion de lire très bientôt mon avis sur L'heure des redevances, la suite de Une ruse inversée, car il sera ma prochaine lecture sur ma liste. À venir !
Chroniques d'une amoureuse
littéraire
Salon du livre : paradis littéraire ?
Jeudi, 19 novembre 2009
La frénésie s'engage en moi alors que nous franchissons la dernière station de métro avant d'atterrir à la place Bonaventure. Enivrée par les papillons qui voltigent dans mon estomac, je ne peux qu'esquisser un sourire empreint de plénitude. Pas à pas, nous approchons de l'Antre. Tel un signe discret, nous voyons, à mesure de notre cadence, des personnes aux sacs miroitant de livres, des familles, des amis, des élèves... Soudain, dans une surprise préméditée, voilà que s'entrouvre la porte de l'Antre, emplissant mon esprit de milles images éclatantes. L'odeur des livres, l'effervescence des gens autour de moi, les éclats de mots et de rire, toutes ces choses m'avaient manqué lors de cette longue année d'attente.
Successivement, nous payons notre entrée et allons mettre nos manteaux au vestiaire, non sans que je jète des coups d'oeil aux alentours avec une envie impatiente de m'introduire dans la salle. Par la suite, ma mère et moi rejoignons avec bonheur nos amies qui sont venues entreprendre pour leur première fois ce périple avec nous. Enfin, nous montons les escaliers, le coeur palpitant. Et que vois-je, disposés dans un étalage classique et ordonné ? Des livres ! Une mer de bouquins attirent mon regard, je ne sais plus où donner de la tête et mon nez frissonne sous ses odeurs douces de papier si caractéristiques aux grimoires de notre époque.
Avant de débuter la visite, nous nous séparons : les mères partent ensemble tandis que mon amie ( passionnée elle aussi de livres ) et moi allons de notre côté, vers les romans qui attirent notre intérêt. C'est ainsi que commence la conquête des mots, des parchemins modernes et des auteurs, étrangers ou connus, dans le but ultime de combler notre amour littéraire. Nous voguons entre les allées, s'arrêtant devant chaque rubrique pour en admirer les livres, nous soutirant quelques informations sur plusieurs romans dont nous avons dévoré, tout ça entrecoupé de discussions enjouées sans que le brouhaha des gens dans la salle nous coupe le plaisir. Quelle tentation, quels choix ! Mon porte-feuille crie famine, j'ai envie d'acheter tous les livres afin de découvrir leur monde et les mots qui les font naître. Mais les prix m'arrêtent, à mon grand dam, et je passe à un autre ouvrage pour comparer les montants. Entre-temps, nous allons glaner une signature d'India Desjardins, l'auteure de la série Le journal d'Aurélie Laflamme, dont je n'ai toujours pas eu l'honneur de rencontrer depuis le début de mes visites au Salon du Livre, il y a de cela trois ou quatre ans. J'aurais aimé récolter l'autographe de d'autres auteurs de talent, mais ceux que je désiraient ne venaient malheureusement pas cette journée-ci.
Délaissant cette dame chaleureuse, nous avons continué notre escapade dans le monde fascinant de la littérature. Il en a été ainsi toute la journée, me laissant des souvenirs impérissables. Et lors de cette sortie somptueuse, je n'ai pas pu résister à l'achat d'une quinzaine de livres, me procurant également une douloureuse courbature au cou et aux épaules. Même si je plains fortement mon porte-feuille qui en a pris un coup fatal, je ne peux qu'être satisfaite de tous les bouquins qui trouveront une place dans ma bibliothèque et de me délecter à l'avance des histoires que je vivrai avec les personnages de chaque récit. Heureusement, chez les Éditions AdA, ils offraient une gamme de romans à un prix d'une petitesse faramineuse, une promotion sur laquelle je suis sautée dès l'instant où j'ai vu les montants.
Bouquins achetés
La lignée des dragons ( tome 1 ) de Stéphane Bilodeau, Dany Hudon et Elise Sirois-Paradis ( ah ! les dragons… )
Les Hauts de Hurle-Vent de Emily Brontë ( je suis maintenant férue de littérature classique )
La quête d’Ewilan ( tomes 1, 2 ) de Pierre Bottero ( tel que promis )
Emma de Jane Austen ( une auteure dont je n’entend que du bien ! )
Le comte de Monte-Cristo ( tome 1 ) d’Alexandre Dumas ( après avoir lu Les trois mousquetaires, je n’ai pas résisté à l’envie de me plonger dans l’un de ses autres romans )
Le journal d’Aurélie Laflamme ( tome 6 ) d’India Desjardins ( je suis impatiente de connaître la suite des mésaventures de cette chère Aurélie ! )
La prophétie du dragon rouge ( tome 1 ) de Terie Garrison ( une autre histoire fantastique de dragons )
Le vol du dragon de Tim Maleeny ( humm… j’étais sous le signe du dragon cette journée-là… )
Star Trek, Nouvelle Frontière ( tome 1 ) de Peter David ( pourquoi Star Trek est aussi populaire ? Je le saurai bien assez tôt ! )
Le témoin du passé de Stéphane Bourget ( il me fallait bien une lecture sur le thème des esprits… )
Morte vivante ( tome 1 ) de Linda Joy Singleton ( une auteure de fantastique captivante ! )
La petite encyclopédie du Merveilleux d'Édouard Brasey ( un ouvrage d'une beauté mirifique que je désirais depuis de nombreuses années )
En revanche, le clou de la journée fut vers la fin de l'après-midi, alors que nous nous apprêtions à quitter le Salon du Livre. Mon amie voulait absolument achetée La ruse inversée de Frédéric Tremblay, un livre que je lui avais conseillé pendant notre escapade. Ainsi donc, nous nous sommes dirigées vers l'Édition Joey Cornu. Ironie du sort, l'éditrice même était au rendez-vous et sans que je puisse me rappeller comment, nous commençâmes, ma mère et moi, à entreprendre une discussion avec elle. Évidemment, je lui ai laissé entendre que j'écivais un roman , plus particulièrement une série, et que j'avais envoyé avec espoir mon manuscrit à son édition. À la suite de cette discussion enrichissante, elle m'a offerte sa carte d'affaires en me conseillant de lui écrire ou de la téléphoner afin que je lui renvoie mon manuscrit, ce que je me suis empressée de faire cette semaine. Était-ce un signe du destin ? Serait-ce une nouvelle porte qui m'ouvrirait la voie conduisant à mon plus grand rêve ? Je ne le saurai qu'en poursuivant les chemins du temps. Seul l'avenir nous le dira...
En outre, ce fut une journée comblée de bonheur, de mots, de rencontres, encore plus merveilleuse que les années précédentes. À vrai dire, j'ai effleuré de quelques heures le paradis littéraire et comment ne pas avoir un fugace sourire lorsque je me remémore cette sortie palpitante ? Je vais revenir assurément la prochaine année car il est impossible pour moi de manquer une telle occasion même s'il y a une foule bruyante dans la salle. Un jour, peut-être, sera-t-il mon tour d'être sur le banc des auteurs ?...
1. horochi le 27-11-2009 à 21:07:34 (site)
Je constate que vous aimez bien les dragons, fières, puissants et mytiques, il est vrai que les dragons sont des animaux époustouflants.
Bonne soirée.
2. destructeur le 27-11-2009 à 21:20:05 (site)
un tres beaux blog bisou
3. shana le 30-11-2009 à 23:10:54 (site)
Merci Destructeur.
En effet, Horochi, je suis fascinée par cet animal légendaire qu'est le dragon. C'est mon animal mythologique préféré !
4. Dany Hudon le 03-01-2010 à 04:44:23 (site)
Salut Shana,
Content de voir que tu t'es procuré "La lignée des dragons" et surtout que tu sembles autant aimer cet animal. J'espère que tu sauras trouver en ces pages une histoire qui te captiveras et que tu en redemanderas! Nous venons tout juste de terminer l'écriture du tome 3. Si tu veux nous laisser tes commentaires suite à ta lecture, viens faire un tour sur notre forum à l'endos du livre! ^^ Une petite question.. croirais-tu faire un article ici sur le livre lorsque tu l'auras lu ? C'est toujours agréable pour un auteur lorsqu'on parle de ses livres.
Et franchement je suis certain que tu arriveras à te faire éditer suite à ta petite aventure... Je ne fais que lire les articles de ton blog et j'y vois une plume vraiment très talentueuse, alors il n'y a aucune raison possible pour que tu ne réussisse pas ! Bref, je t'encourager à ne pas lâcher, toi aussi tu seras sur un banc d'auteur dans quelques années, voire même l'an prochain!
Bonne chance et bonne lecture!
Dany Hudon,
auteur de "La lignée des dragons"
5. shana le 04-01-2010 à 01:29:32 (site)
Je te remercie sincèrement pour tes mots d'encouragement qui me font chaud au coeur. Il est certain que je posterai un avis sur votre roman et il me tarde de connaître le fruit de vos plumes.
Bonne année,
Shana
10 000 visiteurs !
Je voguais tranquillement sur mon blog pour faire de la révision lorsqu'une nouvelle surprenante a jailli subitement devant mon regard. Mais que vois-je ? 10 000 visites ! Impossible ! Néanmoins, c'est pourtant vrai et cette surprise de taille me touche beaucoup car il me permet de savoir si Au coeur des mots intéresse les gens qui viennent visiter mon antre. Je suis remplie d'allégresse à l'idée d'avoir reçu 10 000 visites depuis la création de ma bibliothèque, un nombre qui m'incite beaucoup à poursuivre ce projet littéraire qui m'aide à avancer dans mon avide passion des mots. Grâce à lui, je peux partager mes avis avec d'autres personnes et il m'offre l'occasion de faire évoluer ma plume qui a pris subitement de la maturité depuis la naissance de mon blog. C'est une aventure formidable que de pouvoir montrer sa passion au monde entier tout en étant caché derrière son écran d'ordinateur.
En outre, je souhaite au plus profond de moi-même la continuation de vos visites régulières car sans vous, je ne pense pas que mon blog aurait l'opportunité de continuer encore sur cette voie. D'autre part, en faisant connaître mon antre si précieux, cela me permet progressivement de faire ma place dans le monde littéraire, un rêve que je chéris depuis mon enfance. En attendant, je continue à accroître mon apprentissage des mots en plongeant dans les livres qui embellissent ma vie et en faisant danser ma plume sur les parchemins modernes, les yeux brillants d'espoir d'être un jour publié.
Mes remerciements les plus sincères pour ce délicieux cadeau !
2. momme le 22-11-2009 à 15:27:26
Je partage ta joie pour cette belle surprise. Bravo ma belle!!! Je suis fière de toi et de ton cheminement.
Ton antre est merveilleux et effectivement, tout en lisant tes différents articles, j'ai aussi constaté l'évolution dans ton écriture. Ta plume est poétique et mature.
Je te souhaite bonne continuation dans cette expérience afin de te permettre d'aller encore plus loin dans ce monde infini qu'est l'écriture.
Bisou xx
édité le 22-11-2009 à 16:29:01
3. shana le 30-11-2009 à 23:08:40 (site)
Mes remerciements à vous deux, surtout à toi Momme, ton soutien m'est bien précieux dans ce beau projet. De grosses bises
4. jacline le 01-12-2009 à 04:25:35
Continue ce n'est qu'un début! je reste une fan de tes écritures.
Bonne chance pr ton roman!
5. shana le 07-12-2009 à 19:30:44 (site)
Mes remerciements les plus sincères pour tes encouragements et tes visites régulières qui me font chaud au coeur. Je te fais de grosses bises.
6. Dany Hudon le 03-01-2010 à 04:46:18 (site)
Toutes mes félicitations, tu le mérites. C'est un très beau blog que tu as là, et très intéressant!
Tsubasa Reservoir Chronicle ( tome 4 )
De Clamp
Coup de coeur !
Éditions : Pika
Année : 2005
Pages : 188
Catégorie : Mangas / BD
Âge : Dès 13 ans
Résumé : La mémoire lui revient petit à petit !
Le combat de Shaolan contre le seigneur aura une conclusion inattendue. La plume durement acquise par Shaolan permet à Sakura de retrouver des bribes de mémoire. Malheureusement, il lui manque encore l'essentiel. Il est temps de quitter le pays de Koriyo. Shaolan et ses compagnons sont arrivés dans le pays de la brume. C'est en cherchant l'une des plumes au fond d'un lac que le passé de Shaolan nous sera révélé.
Tsubasa Reservoir Chronicle ( tome 5 )
De Clamp
Coup de coeur !
Éditions : Pika
Année : 2005
Pages : 188
Catégorie : Mangas / BD
Âge : Dès 13 ans
Résumé : La vérité sur la légende sera enfin révélée.
En cherchant la plume de Sakura dans le pays de Jade, Shaolan et ses compagnons ont découvert la légende de la princesse aux cheveux d'or, une princesse à la réputation sinistre de voleuse d'enfants. Une nuit, après avoir croisé le mystérieux regard de cette princesse, Sakura disparaît sans laisser de traces. Pour sauver les enfants et récupérer la plume, Shaolan et les autres devront infiltrer le château au nord. Tous les mystères du pays de Jade seront résolus dans ce volume absolument palpitant.
Source : tsubasa-master.com
Mon avis : À nouveau, j'ai replongé dans l'histoire touchante entourant la disparition des plumes de Sakura, qui représentent son âme d'une façon métaphorique. Dans ces deux tomes où l'intrigue nous est dévoilée davantage que les tomes précédents sans toutefois nous enlever le voile du mystère, les membres du groupe nous font visiter le pays de la brume, un monde inconnu dans lequel repose une ville minuscule au fond d'un lac, et le pays de Jade, à l'intérieur d'un village hanté par une légende de disparitions d'enfants. Encore une fois, le récit comblé d'actions, de rebondissements et de mystères, m'a captivée d'un bout à l'autre. Le passé de Sakura et Shaolan se révèle peu à peu parmi quelques brèves séquences et nous découvrons qu'un sombre mystère commence à planer sur cette quête des plumes. Qui est l'homme que nous entrevoyons lors de leurs aventures ? Quelles manigances se préparent dans l'ombre de l'histoire, à l'insu des personnages ? Quels dons nous cache la douce Sakura, la jeune fille dont l'âme s'est éparpillée à travers le temps ?
Au travers de ces courtes histoires, nous en découvrons plus profondément sur les protagonistes principaux. Shaolan, qui est toujours aussi courageux, persévère à vouloir retrouver les plumes de sa bien-aimée, même en sachant qu'elle ne se souviendra jamais de lui et de l'amour qu'il lui porte. Par contre, au milieu de cette tristesse refoulée, nous découvrons sa robustesse lors des combats, surtout à la fin du deuxième tome dans lequel il devient temporairement un chasseur de démons avec Kurogan. De même, l'amour délicat qu'il démontre envers Sakura est tout a fait sublime, magique, encore plus profond qu'on l'imagine. Quant à Sakura, elle est toujours d'une bienveillance étonnante, voir même un peu trop naïve et insouciante. Toutefois, à travers sa tranquillité dut à sa mémoire perdue, elle commence à se rappeler quelques souvenirs de sa vie passée tout en développant de mystérieux dons encore en éclosion. Malheureusement, Shaolan est proscrit à tout jamais de ses souvenirs et ce fantôme inconnu qu'elle ne reconnait pas la rend étrangement mélancolique. Par ailleurs, n'oublions pas aussi Fye et Kurogan, ce duo humouristique qui fait ressortir l'aspect comique du récit. Ce cher et étrange Fye nous livre encore sa personnalité... plutôt bizarre et optimiste tout en continuant à s'amuser aux dépens de Kurogan, ce guerrier à l'allure féroce et mystérieuse, qui ne cesse de s'emporter, surtout envers Fye et Mokona. Ah ! ce mignon Mokona ! Quelle boule de poil adorable dont la race nous est inconnue ! Impossible de ne pas adorer son insouciance extravagante et sa joie de vivre absolument charmante.
Par conséquent, j'ai tout simplement adoré me replonger dans cette histoire d'amour bouleversante à l'intérieur de laquelle les valeurs du courage et de l'espoir jaillissent à tout moment. Les dessins sont d'une justesse sublime et je ne peux que m'attendrir devant le visage de la belle princesse Sakura et le craquant Mokona. Cependant, la seule chose qui me déplait est l'extrême longueur et minceur des personnages, une caractéristique adulée des auteures ( en effet, Clamp est constituée de quatre femmes ). Mais il n'en demeure pas moins que Clamp m'étonnera toujours et je suis très enthousiasmée à l'idée de continuer à lire leurs aventures et de connaître le dénouement de cette conquête éperdue et comblée de dangers insurmontables. Grâce à ce manga dont l'intrigue est alléchante, je commence de plus en plus à appriécier ce genre idolâtré par les japonais qui offre un vrai plaisir pour les yeux.
Yves Dupéré
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Biographie : Originaire de Jonquière, Yves Dupéré a toujours été passionné par notre histoire nationale. Titulaire d'un baccalauréat en histoire de l'Université du Québec à Chicoutimi, il déménage à Chambly en 2002 afin de réaliser une étude ethnologique sur le canal du même nom. Il a également collaboré à l'élaboration de deux expositions : l'une sur Samuel de Champlain et l'autre touchant à l'histoire de la vallée du Richelieu.
Bibliographie :
Quand tombe le lys / 2004
Les derniers insurgés / 2006
Un vent de révolte / 2009
Source : Éditions Hurtubise
Signatures