http://shana.vefblog.net/

  VEF Blog

Au coeur des mots

posté le 04-09-2010 à 20:20:21

Les chroniques d'une amoureuse littéraire : Quand lire devient une maladie !

Chroniques d'une amoureuse littéraire 

Quand lire devient une maladie !

 

 

 

 

 

Après avoir lu Bouquiner d'Annie François, je me suis mise à penser à ces habitudes, ou plutôt, ces rituels qui déifient ma vie de lectrice. Naguère ces jours-ci, je ne les avais point observé, car ils sont des fragments d'une routine littéraire largement ancrée dans mon quotidien et qui me suivra jusqu'à ma mort puisque une lectrice restera toujours une lectrice. Et ma foi, je n'avais pas réalisé certains habitudes aussi étranges que précieuses...

 

Toute manie débute par un simple petit geste. Dans mon cas, je n'ai aucun souvenir quand ces habitudes ont pris d'assaut ma vie et je pense peut-être qu'elles sont venues d'elles seules. Et bon nombre d'entre elles se plaisent à harceler une grande majorité de lecteurs, quels qu'ils soient. C'est à la fois une malédiction et une bénédiction, dépendament dans quelle situation nous nous trouvons. Je dirais que nous souffrons du syndrome du lecteur, une maladie pernicieuse qui attaque nos neurones et qui nous empêche de passer devant une librairie sans tomber dans un état de transe ou qui nous oblige à collectionner fougueusement tout ce qui ressemble à un bouquin. Elle entraîne quelques fois la méfiance à l'égard de ceux qui voudraient s'octroyer nos livres ou la dépression lorsque le porte-feuille ne veut plus cracher ses petits papiers. Voici une liste de tous les symptômes auxquels je suis atteinte ( et je ne suis pas la seule ! ). 


Somnambulisme volontaire précoce : Un secret jamais dévoilé jusqu'ici ! Oui, j'ai déjà passé outre le couvre-feu pour sortir un livre de sous ma couette et lire avidement alors que la lumière parvenait à peine sur la page. Pas toujours, bien évidemment, mais plusieurs fois, dès l'âge où je dévorais les romans jeunesses auréolés de dragons et de magie. Lorsque j'entendais le murmure d'un pas, je bondissais de peur et je me plongeais sous mes couvertures pour feindre de dormir. Et souvent, je jouais si bien le jeu que je m'endormais pour de vrai. Certains vont jusqu'à passer une nuit blanche : dans mon cas, j'étais plus responsable et je ne dépassais jamais dix heures. De toute façon, le sommeil gagnait souvent sur le plaisir de la lecture.

 

Troubles compulsifs de la possession : Une lectrice passionnée qui n'a pas une collection de livres n'en est pas vraiment une. Ma bibliothèque peut déborder de toutes les étagères, n'empêche que je ne peux me résoudre à ne plus acheter de livres. Je sors l'excuse la plus évidente : je fais ma réserve littéraire pour le futur. Chaque livre, même le plus mauvais, fait partie de mon essence et je leur accorde toute mon affection. En effet, qui n'a jamais eu de la difficulté à se débarrasser d'un bouquin, peu importe son contenu, ou même à le prêter ? Dès que nous entrons en contact avec les pages d'un livre, le trouble compulsif de la possession nous guette, nous devenons ami intime avec l'âme de l'ouvrage en question et jamais nous n'oublions son histoire. Un sentiment qui nous pose problème lorsque nous empruntons à la bibliothèque municipale. C'est pourquoi je préfère toujours me procurer personnellement les livres afin que le lien dure plus longtemps que trois semaines. Autre point : nous détestons que quelqu'un touche à nos romans. C'est un de mes troubles : je n'aime pas qu'une main n'ayant jamais touché un livre vienne se poser sur l'un des miens, le manipule devant mes yeux, mais sans lui accorder la moindre importance. Ou que des personnes s'apprêtent à jeter immoralement un livre aux poubelles : un trou au coeur !

 

Boulimie ou anorexie chronique : Ouf... ces fameuses passes de famine ou de satiété. La boulimie est, en littérature, une faim quotidienne et qui ne se résorbe qu'après plusieurs semaines ou mois, dépendament du lecteur. C'est un état merveilleux lorsque nous avons de multiples livres sous la main, mais devient un diabolique sentiment quand il nous est impossible de nous rassasier ( ce qui est plutôt rare ). On rumine, on se traîne partout dans la maison en quête de savoureuses histoires et surtout, on dévore rapidement tous les bouquins. Cela m'arrive généralement plusieurs fois dans l'année. L'anorexie, elle, est davantage contraignante, car nous n'avons plus le désir de lire quoi ce soit. Le goût n'y est plus et ce sentiment nous décourage étrangement. On remet en question notre statut de lecteur et on implore la vie de nous redonner la passion de la lecture. Cette anorexie est communément appelée la " panne de lecture " et ce fait plutôt rare. Dans mon cas, une fois par an et elle ne dure qu'une ou deux semaines.

 

Dépression passagère : Qui n'a jamais eu une dépression suite à une promenade fugace devant une librairie sans y être entré ou sans avoir acheté un livre ( plutôt rare ) ? Passer à côté d'une telle boutique peut paraître bénin pour les autres, mais pour un lecteur qui se respecte, c'est un combat intérieur. Le regard n'a plus qu'une seule image, la faim monte, le porte-feuille fait crier ses trésors, les pas ralentissent, les mouvements se font plus lents, les conversations deviennent futiles. C'est comme si les livres appelaient notre aide et nous parlaient à travers la vitre. Cela m'arrive continuellement et lorsque je ne peux y rentrer, je deviens dépressive pendant quelques minutes, le vide s'installe et soudain, je renais dans la réalité en oubliant cette impression d'abandon. Même chose lorsque je ressors sans un seul roman sous les bras : j'ai le sentiment d'ignorer les cris implorés de tous ces objets précieux et d'être cruelle vis à vis mon amour littéraire. Toute une impression, n'est-ce pas ?



Il y a bien d'autres symptômes à notre mal, mais ce sont les principaux et nos manies quotidiennes. Et bien que certaines soient difficiles à gérer, nous ne renoncerons jamais à notre statut de lecteur, car comme c'est une maladie sans effet négatif pour la santé ( à moins d'avoir un problème psychologique flagrant... ), pourquoi la détester ? C'est un syndrome habituel qui met du piquant dans nos aventures livresques !

 

 

 


 

 

 

 

 


Signatures

 

1. Polar, noir et blanc  le 05-09-2010 à 03:16:16  (site)

Bonjour Shana,
J'ai adoré ton texte, chère amoureuse des livres. Je m'y suis reconnu dans chaque phrase !
Quel plaisir d'avoir cette maladie dont on ne veut pas guérir.
Merci d'avoir mis des mots sur ce trouble compulsif qui nous habite et qui enjolive nos vies ... et notre bibliothèque !
Un hymne au plaisir de posséder les livres !
Amitiés

édité le 05-09-2010 à 12:16:59

2. Kikine  le 05-09-2010 à 14:15:46  (site)

J'ai les mêmes symptômes ... malade moi aussi je suis

3. Karine:)  le 23-09-2010 à 15:13:28  (site)

Suis pareille... c'est fou à quel point cette maladie court!!

 
 
 
posté le 18-08-2010 à 11:52:12

Anne Brontë

Anne Brontë

 

 

 

 

Biographie : Anne Brontë (17 janvier 1820 - 28 mai 1849) est, tout comme ses sœurs Emily Brontë et Charlotte Brontë, une femme de lettres britannique.

Elle est fortement marquée par son expérience de gouvernante, qu'elle décrit en particulier dans Agnes Grey avec un fort souci de véracité, en soulignant la lourde responsabilité des parents dans le manque de rectitude morale chez les enfants de certaines familles riches.

Son second roman, The Tenant of Wildfell Hall (La Locataire de Wildfell Hall), est marqué par la déchéance de son frère Branwell.

Très proche de sa sœur Emily, au point qu'on les a comparées à des jumelles, elle participe avec elle au cycle de Gondal.

 

Gouvernante à moins de 19 ans, elle est remerciée de son premier emploi au bout de deux trimestres. Puis elle trouve une place chez le révérend Edmund Robinson, qui a trois filles et un fils de neuf ans, chez lequel elle demeure quatre ans. Peu après la mort de son frère Branwell et de sa sœur Emily en septembre et décembre 1848, Anne Brontë meurt en mai 1849, de la tuberculose comme son frère et ses quatre sœurs, dans la station balnéaire de Scarborough, dans le Yorkshire, où elle s'est rendue, accompagnée de sa sœur Charlotte et de Ellen Nussey, avec l'espoir que l'air marin lui ferait du bien. Elle a été enterrée dans le cimetière de St Mary's à Scarborough.

D'après sa sœur Charlotte, Anne avait un esprit empreint de religiosité, une nature sensible, habitée d'une certaine mélancolie. Plutôt réservée, elle masquait ses pensées et ses sentiments sous une sorte de « voile de nonne rarement soulevé ».

 

Dans le cas de Anne Brontë, les influences littéraires révélées par Agnes Grey et The Tenant of Wildfell Hall sont beaucoup moins nettes que dans les œuvres de ses sœurs : ses deux romans sont largement fondées sur son expérience de gouvernante pour le premier et sur le spectacle de la déchéance de Branwell Brontë pour le second. De plus, ils s'appuient sur un certain réalisme et tentent de présenter les faits racontés sans travestissement. Anne est, en effet, habitée par la conviction, héritée de son père et de son enseignement biblique, qu'un livre doit offrir une leçon morale exemplaire.

Outre l'éducation donnée par Patrick Brontë, Anne subit aussi l'influence de sa tante, Elizabeth Branwell qui est une ardente Méthodiste. Sa rigueur morale, son sens très Wesleyien de l'amélioration personnelle par l'effort et l'étude sont transmis à tous les membres de la famille et trouvent un écho particulier chez la plus jeune des sœurs.

L'œuvre d'Anne laisse également transparaître l'influence de Walter Scott et des romans gothiques d'Ann Radcliffe, d'Horace Walpole, de Gregory « Monk » Lewis ou de Charles Maturin[3], mais de façon beaucoup moins nette que chez Charlotte et Emily.

 

Oeuvres littéraires :

 

  • Poèmes par Currer, Ellis et Acton Bell, 1846
  • Agnes Grey, 1847
  • La Locataire de Wildfell Hall (The Tenant of Wildfell Hall), 1848
  •  

     

    Source : fr.wikipedia.org

     


    Signatures

     

    1. Guiphitho2  le 19-08-2010 à 12:18:52  (site)

    Félicitationpour la photo du jour Sourire
    Amicalement, Carine

     
     
     
    posté le 18-08-2010 à 11:38:17

    Agnès Grey d'Anne Brontë

    Agnès Grey

    Anne Brontë

     

     

    Coup de coeur !

     

     

    Éditions : Gallimard

    Année : 2001

    Pages : 298

    Catégorie : Classique anglais

    Âge : Dès 12 ans

    Temps de lecture : Une semaine

    Résumé : La cadette des sœurs Brontë nous donne à lire un roman dit de « gouvernante » qui se distingue par une grande qualité énonciative du récit, la finesse d’analyse des situations et la justesse de ton de la critique sociale et surtout une imagination inventive et poétique formidable. 

     

    Source : livre.fnac.com

     

     

     









    Mon avis : Agnès Grey est l’un de ces romans dont la prose d’écriture égale la douceur d’un poème. Je ne saurais dire comment, mais la beauté de chaque phrase venait m’atteindre comme seul quelques écrivains savent le faire. Le récit mélangé à la finesse de la plume donne un coup de cœur, un apothéose de légèreté, et je suis sûre que l’histoire n’aurait pas eu le même impact entre les mains d’un autre auteur, à moins qu’il n’arrive à changer une simple histoire en un chef d’œuvre, comme l’a fait dame Brontë. Certains diraient que ce roman ne vaut pas cet honorable titre ; je dirais qu’ils n’ont ni tord, ni raison. En effet, la base du récit ne diffère pas des autres classiques anglais et ne détient pas la palme de l’originalité quant à la construction et à l’intrigue, nonobstant la plume qui lui donne vie. Et c’est sur ce plan qu’ils ont tord puisque l’écriture donne toute l’essence au roman et embellis la simplicité de l’histoire. De ce fait, j’étais ravie d’entreprendre une aventure au côté d’une jeune gouvernante qui doit prendre en main l’éducation des enfants de deux familles afin que son salaire puisse aider ses parents à se tirer d’une pauvreté à venir. Les valeurs éducationnelles sont les valeurs principales du roman puisqu’Agnès doit affronter des enfants dont l’éducation et la discipline ont été pris à la légère. Pour qu’un enfant puisse s’épanouir intérieurement, il a besoin d’un encadrement et des valeurs qui sauront lui apporter un bien-être. Bien évidemment, l’éducation n’est jamais facile et il y a certaines familles qui priment la frivolité plutôt que des notions importantes dans l’évolution de leur enfant. Et ce livre démontre assez bien les répercussions que cela peuvent avoir sur leur personnalité. Croyez-moi, j’avais quelques fois la bouche grande ouverte tant j’étais indignée de leurs actions ! On comprend que nous n’avons pas tous les mêmes visions éducationnelles. Et il n’y a pas que cette valeur véhiculée dans ce bouquin : la famille est une chose abordée avec passion, notamment lorsque l’oiseau doit faire son premier saut hors du nid. Les liens sont serrés et malgré la solitude, la distance et les obstacles, ils ne se délassent en aucun cas. Ça aurait été encore mieux que la notion de famille soit abordée avec de plus amples profondeurs et ajouter ainsi une dose d’émotions, peu creusée malgré la tendresse des mots.  

     

    Les élans de la témérité d’Agnès Grey ne nous apparaît pas dès les premières pages, au contraire, puisqu’ils se développent au fur et à mesure que le récit s’enchaîne, car pour être gouvernante, il faut faire preuve à la fois de courage et de sang froid. Cependant, sa personnalité, bien que tendre et respectable, ne diffuse pas une grande véracité. Ses défauts sont presque inexistants ; une femme parfaite, je dirais, à tous les points. Bienveillante souriante, courageuse, hardie, croyante, raisonnable, etc. Le seul défaut que j’ai à peine entrevu, c’est qu’elle n’écoute pas le murmure de son cœur sur le plan amoureux. Et encore, ce défaut se change en qualité ! J’adorais son personnage, je m’y sentais attachée, mais elle ne montrait pas la réalité, surtout de cette époque. Il en va de même pour sa famille que nous ne connaissons qu’en surface, et encore ! Sa famille trempe dans une légère pauvreté et les fonds s’amenuisent, c’est pourquoi Agnès décide de travailler comme gouvernante. Fin de l’histoire familiale. Aucune précision réelle sur leur personnalité, exception fait que son père est un généreux prêtre. Étant donné que le sujet principal était l’éducation des enfants, il aurait été merveilleux d’approfondir les racines d’Agnès. Enfin, tant que nous découvrons les familles dans lesquelles la jeune femme fait ses preuves, le bonheur est au rendez-vous. La première est le nid tout désigné pour héberger de futurs adultes aux tendances agressives : un garçon qui égorge des animaux par pur plaisir ; des jeunes sœurs d’une insolence exceptionnelle pour leur jeune âge ; une mère inexistante ; un père imposant montrant l’exemple de la violence à son fils ; bref, toute une famille ! La deuxième a une base un peu mieux centrée, mais axée généralement vers la frivolité, l’égoïsme, l’excentricité, en somme, une famille tournée vers la société mondaine. Ce sont des jeunes filles qui se préoccupent un peu trop de leur amour propre, surtout l’aînée, mais elles restent des personnes agréables et attachées à leur gouvernante. Et il y a également le jeune gentleman de l’église… mais chut, je garde ça secret ! 

     

    Ainsi, vous avez bien compris, mon cœur a complètement craqué pour ce livre qui se mange comme un bonbon et par cette auteure que je qualifie de remarquable. À vrai dire, sa plume a quelques similarités avec celle de Jane Austen, sans pour autant lui ressembler. Un moment de détente incomparable et qui, je dois l’avouer, sera un de mes classiques anglais préférés ! Même si la bourgeoisie n’y paraît pas, ainsi que les mésaventures habituelles des jeunes dames de cette classe ( comme les roman de madame Austen ), on est emplit de tendresse, de joie, de bien-être quoi ! Un analgésique littéraire, je dirais ! Un roman que vous ne devez pas laisser de côté, car vous ne ferez pas connaissance avec un talent semblable pour le maniement des mots. Malheureusement, impossible de la comparer à sa sœur, Emily Brontë, car elles ont toutes deux leur cachet personnel, tout comme doit l’avoir Charlotte Brontë. Un trio pourvu de grandes aptitudes !

     

    Extrait du livre : « - Non, mais il est toujours fort désagréable de vivre avec des créatures que l’on ne comprend pas et que rien n’impressionne. Vous ne pouvez les aimer ; et, si vous les aimez, votre affection est perdue ; ils ne peuvent ni la rendre, ni l’apprécier, ni la comprendre. En admettant, ce qui est peu probable, que je tombe encore sur une famille pareille, j’ai l’expérience pour guide, et je m’en tirerai mieux une autre fois. Laissez-moi de nouveau essayer. » p. 70. 

     

     


    Signatures

     

    1. Kikine  le 19-08-2010 à 05:13:59  (site)

    Je n'ai toujours pas lu cette soeur Brontë mais ça ne saurait trop tarder

    2. shana  le 31-08-2010 à 07:34:43  (site)

    Tu vas passer un bon moment de lecture, crois-moi !

     
     
     
    posté le 05-08-2010 à 21:12:16

    Écriture de Stephen King

    Écriture

    Stephen King

     

     

     Coup de coeur !

     

     

    Éditions : Albin Michel

    Année : 2001

    Pages : 384

    Catégorie : Documentaire

    Âge : --

    Temps de lecture : Trois jours

    Résumé : " La vie n'est pas faite pour soutenir l'art. C'est tout le contraire. "

    Quand Stephen King se décide à écrire sur son métier et sur sa vie, un brutal accident de la route met en péril l'un et l'autre. Durant sa convalescence, le romancier découvre les liens toujours plus forts entre l'écriture et la vie. Résultat : ce livre hors norme et génial, tout à la fois essai sur la création littéraire et récit autobiographique. Mais plus encore révélation de cette alchimie qu'est l'inspiration.

    Une fois encore Stephen King montre qu'il est bien plus qu'un maître du thriller : un immense écrivain.


    Source : livre.fnac.com

     

     

    Mon avis : Un coup de cœur que je n’aurais pu prévoir tant la surprise égalait la réjouissance. Venant d’un auteur prolifique en thrillers, je me demandais si Stephen King allait faire naître autant de plaisir lors de cette lecture et me prouverait que son statut d’écrivain ne scintille pas seulement dans son genre de prédilection. Et j’avais parfaitement raison, car il nous défère un de ces livres qui viennent toucher autant le cœur que l’esprit, tout en formant les écrivains néophytes en quelques trois cent pages. Ce livre est à la fois une autobiographie de lui-même, ce qui ne peut que plaire aux partisans de cet auteur ( dont je fais partie ), et un documentaire enrichis de conseils sur l’art d’écrire. L’humour cohabitant avec la sagesse, les pages se tournent d’elle-même ; on dévore, on rit, on est touché et ma foi, on s’expose à assimiler toutes les astuces sur l’écriture. La première partie est une lancée somptueuse dans sa vie privée et la source de ses prémices en tant qu’écrivain. Je n’aurais jamais cru faire rencontre avec l’auteur d’hier, connaître ses joies et ses souffrances, tout en sachant que même un auteur de sa trempe peut avoir des débuts malaisés. Dans sa courte autobiographie, il n’oublie aucun détail et se permet de raconter l’accident qu’il a vécu lors de l’écriture de ce livre et qui l’a condamné à un long rétablissement. Par le fait même, ses mots expriment un grand dévouement à l’égard de sa femme dont sa présence lui est précieuse, notamment dans son métier, car elle fait preuve d’honnêteté et de perspicacité pour l’aider dans ses travaux. Cette brève intimité avec l’auteur est un charme qui s’ajoute au livre et moi qui était si intimidée devant son illustre renommée, maintenant je sais que cet homme n’est pas aussi différent que les êtres qui nous entourent. Parallèlement, à travers tout son roman, il nous confie quelques délicieux secrets entourant ses romans, des choses que nous ignorions, tels la manière de leur composition, des passages singuliers, l’éclosion de l’intrigue, etc. Une combinaison alléchante qui enrobe avec brio le thème principal du livre, soi l’écriture. 

     

    Quelqu’un qui veut améliorer ses rédactions pour le simple plaisir ou pour un but en particulier sera merveilleusement servis par tous les conseils qui parsèment les pages. Certaines ne nous sont pas étrangères, tel que lire et écrire beaucoup, qui est la phrase fétiche des écrivains lors des rencontres. Pour les autres, qui auraient cru que de simples mots et phrases avaient une importance équivalente à l’histoire ? Les paragraphes, la grammaire, le vocabulaire, les phrases, les styles, tout y est abordé avec autant d’excellence que peut le faire Stephen King. Chaque catégorie est saupoudrée d’exemples qui mettent en pratique la notion expliquée. Une véritable mine d’or ! Cependant, je ne suis pas d’accord avec certaines remarques ou opinions de l’auteur à propos des écrivains et de leur écriture. Je ne pense point qu’il n’y ai de mauvais auteurs, car il y aura toujours des lecteurs qui aimeront leur travail, notamment parce que les goûts sont dissemblables d’une personne à une autre. En bref, monsieur King est un guide exemplaire, bien qu’un peu dure pour quelques préceptes ( dont sur les adverbes ), et je suivrai ses conseils avec le même bonheur que j’avais à lire cet essai sur l’écriture. 

     

    Ainsi, qu’attendez-vous pour ouvrir ce livre didactique ? Que vous songez ou non à percer dans le monde littéraire, que vous soyez ou non un amateur des romans de Stephen King, ce bouquin ne peut que vous faire frémir de joie. Un incontournable des œuvres de cet immense écrivain dans laquelle l’éloquence de sa plume se partage entre émotions et humour, donnant à cet essai une touche exclusive. Non sans oublier la lise de livres à la fin qui fait allonger notre LAL. À lire et à relire !

     

    Extrait du roman : « La lecture est au centre de l'activité créatrice d'un écrivain. J'emporte un livre avec moi partout où je vais et trouve toutes sortes d'occasion pour me plonger dedans. L'astuce consiste à apprendre à lire à petites gorgées comme à grandes rasades. Les salles d'attente sont faites pour les livres - cela va de soi ! Mais également les halls de théâtre avant le spectacle, les interminables files d'attente aux caisses des magasins et, le lieu préféré de chacun, le petit coin. On peut même lire en conduisant, grâce à la révolution des audio-livres. De tous les livres que je lis chaque année, il y en a pas loin d'une douzaine qui sont enregistrés. Quant aux merveilleuses stations de radio que vous manquerez... allons, combien de fois vous sentez-vous capable d'écouter Deep Purple vous seriner « Highway Sar » ? » p. 188.

     

     


    Signatures

     

    1. Kikine  le 08-08-2010 à 15:13:36  (site)

    Je pense que j'aimerai cette lecture. J'ai beaucoup pensé à Stephen King lors de mon séjour dans le Maine pour les vacances... j'avais envie d'en savoir plus sur lui... voici une occasion

    2. shana  le 09-08-2010 à 17:48:25  (site)

    Oui, c'est une occasion en or d'en savoir davantage sur cet illustre auteur !

     
     
     
    posté le 04-08-2010 à 21:02:39

    Bouquiner d'Annie François

    Bouquiner

    Annie François

     

     

     Coup de coeur !

     

     

     

    Éditions : Seuil

    Année : 2000

    Pages : 203

    Catégorie : Autobiographie

    Âge : --

    Temps de lecture : Deux jours

    Résumé : En épigraphe, A. François indique cette définition du verbe bouquiner : "s'accoupler avec un lièvre ou un livre". Ce passionnant voyage dans nos rapports au livre confirme qu'il s'agit bien, en effet, d'accouplement. Lieu et position de lecture, façon de marquer la page, manières de se procurer un livre ou de le faire lire à ses amis, de choisir, de ranger… Les livres en appellent à nos cinq sens, et surtout ils disent une foule de choses sur nous et notre vie, qu'ils peuvent d'ailleurs envahir à l'occasion. Chacun trouvera son compte dans cette "autobiobibliographie", véritable hommage au livre et à la lecture. 

     

    Source : livre.fnac.com

    Mon avis : Bouquiner est ce livre qui convient à ces personnes qui vouent leurs instants, leurs loisirs et, pour certains, leurs nuits aux trésors encombrant les bibliothèques. Une tendre « autobibliographie » dont l’auteur relate sa vie littéraire, passant de la simple manie à ses préférences de lecture. Comment ne pas se retrouver dans ses mots ? On se souvient tous de nos singuliers rituels qui paraissent pour le moins inattendu aux yeux des témoins ou la ruse dont nous faisions preuve pour réussir à lire sous les draps quand nous étions plus jeunes. Toutes ses obsessions et habitudes forment le sac à dos de chaque lecteur, non sans oublier la touche personnelle que nous leur conférons tels que les genres adulés, les tics qui peuvent se dissembler ou les choix de la rencontre avec le livre ( un fauteuil, un lit, une plage, un banc, etc. ). C’est pourquoi, en parcourant ce petit bouquin, je me suis retrouvée si facilement dans ses dires et que je faisais à l’occasion une grimace amusée en lisant certains passages qui me correspondaient ( comme vous d’ailleurs, j’en suis sûre ). Un petit bijou, bien qu’il y ai de nombreux morceaux qui n’ont plus attrait à la lecture et auraient pu être omis lors de la rédaction, car l’auteure s’éloignait du sujet. Oui, il est intéressant de connaître un peu de sa vie privée à travers son épopée « lecturienne », mais tout ne suscite pas l’intérêt, alors pourquoi mettre ces détails ? N’importe, ce pittoresque roman est une lecture légère qui fera plaisir à de grands amoureux et qui rapprochent ceux-ci au sein d’un regroupement mental extraordinaire, car on ne peut s’empêcher de penser à tous ces autres lecteurs qui partagent les mêmes secrets et combien un livre peut égaler l’importance d’un trésor. Il est certain qu’après cette lecture, on ne voit plus nos rites essentiels avec le même état d’esprit qu’avant.  

     

    De ce fait, c’est un roman qui assemble notre petit groupe et on se sent intimement lié avec l’auteure par la force des livres. Celle-ci a une vie qui se rapproche de la nôtre, entre une pile de romans dévastant l’endroit qui les abrite, la difficulté de se séparer d’un tierce bouquin lorsqu’un prêt est à l’horizon ou notre liste interminable regroupant les futurs futurs livres qui seront un jour nos confidents. L’écriture porte à l’agrément et à la réjouissance par sa douceur phrasée qui obéit quelques fois à la raillerie. Je ne peux en dire plus, car c’est à vous de découvrir à nouveau le lecteur que vous êtes et à passer un délicieux moment de détente parmi une reposante marrade et une tendresse assurée. Un coup de cœur que j’offrirai à chaque confident des livres !

     

    Extraits du roman : « Enfin, je me débrouillais, lisant jusqu'à pas d'heure. Mais, toujours, une voix impérieuse m'ordonnait d'éteindre. Trahie un soir par le rai de lumière sous la porte, comme tous les enfants liseurs, je passai au stade de la lampe de poche, suffoquant sous les draps, avec de brefs périscopages pour respirer. Quand les adultes sortaient, revenue à la surface, à la clarté de la lampe de chevet, je lisais tout mon soûl. Leurs pas dans le couloir sonnaient l'extinction des feux dans un affolement total. » p. 10. 
     


     
     
     

    Ajouter un commentaire

    Venez signer le blog.
    Pseudo : Réserve ton pseudo ici
    Email :
    Site :
    Commentaire :

    Smileys

     
     
     
    Rappel article