Chroniques d'une amoureuse
littéraire
Suite de mon article sur la langue française.
À la suite de mon article sur la dégradation de la langue française, j'ai dû faire dans la semaine qui suivit un exposé oral argumentatif ( lettre d'opinion ) pour mon dernier examen de français. Puisque le choix du sujet était subjectif, je pouvais alors prendre n'importe quel thème. Étant encore dans mon état fébrile sur l'utilisation déplorable du français, j'ai pris la décision d'écrire mon exposé sur ce sujet dans lequel j'ai travaillé avec beaucoup d'application afin qu'il soit parfait à mes yeux ( perfectionniste que je suis ! ). Examen passé ( pour ceux que cela intéresse, cela s'est déroulé à merveille, nonobstant quelques élans de nervosité, et j'ai obtenu une note de 100% ), j'avais envie aujourd'hui de vous présenter le final de cet exposé, car c'est un texte dont je suis très fière et que j'aimerais partager avec vous. Par ailleurs, je suis curieuse de connaître vos opinions sur le sujet et si le coeur vous en dis, n'hésitez pas à déclarer votre point de vue par la voie des commentaires.
La détérioration de la langue française
Dans la vie de tous les jours, dans les écoles, sur « internet », entre amis… La détérioration du français prend une expansion démesurée, voire alarmante au sein de notre quotidien. Être spectatrice de ces ravages est égal à une gifle en plein visage. Que sont devenues les phrases bellissimes, les vocabulaires soignés, les prononciations aux allures poétiques et tout ce que le français avait de mélioratif dans le passé ? Aujourd’hui, cette langue, cadeau inestimable de nos ancêtres, s’est déguisée en un langage bassinant et abject, notamment à cause de la nouvelle génération qui se veut une proie facile devant les élans négatifs de la modernité. Ce constat m’accable particulièrement, car cette dégradation ne peut qu’affecter ce que nous sommes, notre patrimoine culturel et notre fierté québécoise et française. Pour l’instant, ces deux langues divergentes se mêlent pour donner un ensemble incongru de phrases et de mots dont les conséquences ne sont que partielles. Pour l’instant. Mais qu’adviendra-t-il plus tard lorsque nous aurons oublié les scintillements de la langue ancestrale ?
Primo, nous devons la cause de cette détérioration aux adolescents modernes qui sont nés sous le signe de la simplicité et de l’indifférence. Ils sont les inventeurs d’un langage qui prend l’allure d’une nouvelle mode, peut-être déjà existante à l’époque, mais qui n’avait pas de proportions préoccupantes auparavant. Ainsi, ils ont modifié inconsciemment le français, suivant une recette bien établie : une tasse d’anglicismes, une pincée de jurons odieux, une assiette de mots hachés pour la simplicité, quelques gouttes d’une prononciation à peine soufflée ainsi qu’une cuillerée d’onomatopées pour remplacer la beauté du vocabulaire. Et sans oublier également les erreurs orthographiques en prolifération et le langage SMS ( Short Message Service ) pour l’écriture ! N’est-ce pas là une recette aberrante que nous devrions craindre, notamment pour le futur ? Car, malheureusement, elle fait désormais partie intégrante de nos vies et si nous laissons cette mode prendre une envolée plus vaste, nous pourrons dire adieu à l’ancien français. Je m’en rends particulièrement compte depuis quelques mois et c’est en pensant à la fierté de notre langue française que j’essaie finement d’utiliser un français impeccable. Puisque oui, je ne peux nier que j’use à l’accoutumée cette langue, peut-être pas autant que les jeunes de mon âge, mais assez à mon goût pour la trouver odieuse. Regrettablement, les personnes sont rares à porter attention à ce qu’ils disent, ce qui dénote une inexistence de leur part au sein du présent, ceux-ci préférant s’agglutiner dans le passé ou dans le futur.
Secundo, ne devrions-nous pas être fiers de notre langue ? Cette détérioration ne montre en aucun cas un sentiment de fierté envers notre nation québécoise et nos origines françaises. Nous avons l’honneur de posséder l’une des plus belles langues mondiales, entre autres à cause de ses intonations poétiques et son vocabulaire des plus diversifiés, mais nous lui rendons peu grâce, faisant fi de notre héritage dont nous faisons tant d’éloges à travers le monde. Une situation que nous devrions corriger, non seulement pour entendre des discussions basées sur un bon français, mais également pour étaler notre fierté aux autres peuples, leur montrer que nous aimons véritablement notre langue dans toutes ces facettes. Malheureusement, au lieu de s’attaquer à la vraie source du problème, le gouvernement avait entrepris, en 2004, le projet d’une réforme du français en simplifiant les mots, en déformant l’œuvre de nos ancêtres. Une solution qui sert plutôt à accommoder les adolescents qui se meuvent dans une paresse sempiternelle ! Même si nous n’entendons plus les échos de cette réforme, le seul fait que le gouvernement ait eu une solution semblable montre qu’il ne veut pas régler le problème, mais plutôt faire preuve d’accommodements raisonnables envers ceux qui s’indiffèrent d’un héritage bellissime. Oui, j’en conviens, le français est une langue difficile et la grammaire aurait pu être moins complexe. Cependant, elle apporte une liberté d’expression incomparable et les résultats, après un bon apprentissage, en valent le coup !
Tertio, nous ne voyons pas juste sa détérioration dans la langue elle-même, mais également dans le monde. Le français, nonobstant ses attraits mirifiques, ne fait guère le poids à côté de l’anglais. À vrai dire, au sein même du Québec, les statistiques démontrent que le français est en baisse et que le nombre de ses fidèles diminuent à chaque année. Il va sans dire que notre langue française se fait désormais étiolée tant par l’extérieur que l’intérieur. Nous lui devons du respect et c’est en commençant par nos propres paroles que nous réussirons à la garder en vie. À quoi bon exclamer notre indignation à l’égard de son déclin par des manifestations, alors que nous l’utilisons avec indolence ? Cela m’amène à citer l’extrait de Rémy de Gourmont, tiré de son livre Esthétique de la langue française, qui décrit avec exactitude notre situation : « Autant dire que nous ne savons plus notre langue et qu’à force d’apprendre celle des autres peuples, nous avons laissé la nôtre vieillir et se dessécher. » N’est-ce pas là une image de notre réalité actuelle ?
Ergo, je pense nous ne devons pas mettre ce problème réel de côté, car il est possible qu’il affecte grandement notre futur, surtout si la génération actuelle n’en a que faire du français. Nous devons nous focaliser sur la source du problème puisque ce n’est pas en mettant un pansement sur le déclin du français que nous arrêterons sa détérioration. Étant une passionnée indéfectible du français, je ne peux qu’être contre une réforme qui, si elle serait véritablement mise en place, ne finirait plus. Il existe des solutions plus prospères que celle-ci : des projets enrichissant dans le but d’apprendre le français sur une note plus joyeuse, moins lourde ; l’intégration des jeunes auprès des livres et au sein des bibliothèques, etc. Un travail qui devrait être mis en application dès leur plus jeune âge tant par les professeurs que par les parents eux-mêmes. Finalement, je n’ai qu’une chose à dire : revenons au source du vrai français et exclamons notre fierté dans toute sa véracité !
Écrit par Fanny Mathieu ( 2010 )
Gabrielle Roy
Biographie : Gabrielle Roy (née le 22 mars 1909 à Saint-Boniface - 13 juillet 1983 à Québec) est une écrivaine canadienne francophone.
Née à Saint-Boniface (faisant maintenant partie de Winnipeg), au Manitoba, Gabrielle Roy fut éduquée à l'académie Saint-Joseph. Après une formation d'enseignante à l'École normale de Winnipeg, elle enseigna dans les écoles rurales de Marchand et de Cardinal et fut alors investie à l'École Provencher à Saint-Boniface.
En 1937, avec ses minces épargnes elle put partir pour l'Europe et étudier l'art dramatique à Londres d'abord et ensuite à Paris. L'écriture l'attire et c'est en Europe qu'elle rédige quelques articles publiés dans une revue française.
En 1939, elle dût revenir au Canada, la guerre mondiale étant imminente ; elle s'établit à Montréal et gagna sa vie comme journaliste à la pige, tout en continuant d'écrire des romans.
Publié en 1945, son premier roman, Bonheur d'occasion, a donné un portait tristement réaliste de la vie des habitants de Saint-Henri, un quartier de la classe ouvrière de Montréal. Ce premier roman urbain de la littérature québécoise a eu un impact important sur la perception de la condition urbaine au Québec de cette époque, et il aurait inspiré les changements des années à venir. Il a gagné plusieurs prix :
Bonheur d'occasion a été distribué à travers l'Amérique du Nord ainsi que traduit en une multitude de langues. Ce livre attira tant d'attention que Mme Roy revint dans l'Ouest pour échapper à la publicité.
En août 1947, elle épousa Marcel Carbotte, un médecin de Saint-Boniface, et le couple partit pour l'Europe où Cabotte étudia la gynécologie et Gabrielle Roy passa son temps à écrire.
Ils revinrent d'Europe en 1950 et deux ans après, en 1952, Gabrielle et Marcel déménagèrent dans la ville de Québec. Ils achetèrent un chalet à Petite-Rivière-Saint-François, tout près de leur domicile permanent à Québec. C'est là que Gabrielle passa chaque été jusqu'à sa mort et où elle rédigea presque tous ses romans.
L'un de ceux-ci lui apporta en 1954 un grand succès critique. Alexandre Chenevert est une histoire sombre et émouvante qui compte pour l'un des ouvrages les plus importants de réalisme psychologique dans l'histoire de la littérature canadienne.
Gabrielle Roy est considérée par plusieurs comme l'une des plus importantes écrivaines francophones dans l'histoire canadienne. Ses œuvres ont reçu de nombreux prix littéraires, incluant le Prix Femina en France. Elle gagna le Prix de littérature de jeunesse du Conseil des arts du Canada, le Prix du Gouverneur général trois fois, le Prix Athanase-David deux fois (1970), le Prix Duvernay et le Prix Molson. Elle obtint la Médaille de l'Académie des lettres du Québec en 1946. En 1948, la Société royale du Canada lui accorda la Médaille Lorne Pierce. En 1967, elle reçut le titre de Compagnon de l'Ordre du Canada.
Gabrielle Roy mourut le 13 juillet 1983, à l'âge de soixante-quatorze ans dans la ville de Québec. Son autobiographie, intitulée La Détresse et l'enchantement, fut publiée à titre posthume en 1984. Elle couvre les années de son enfance au Manitoba jusqu'au moment où elle s'établit au Québec.
Bibliothèque et Archives Canada (anciennement la Bibliothèque nationale du Canada) a préservé une collection de manuscrits et archives couvrant les années 1930 à 1983, incluant des manuscrits, des tapuscrits, des dossiers génétiques de travaux publiés et non publiés tels que La Rivière sans repos, Cet été qui chantait, Un jardin au bout du monde, Ces enfants de ma vie, et La Détresse et l'enchantement, de la correspondance d'affaires et personnelle, des registres d'affaires et des souvenirs.
La bibliothèque principale du réseau des 25 bibliothèques de Québec est nommée en son honneur, la Bibliothèque Gabrielle-Roy. Plusieurs écoles francophones du Canada portent son nom dont l'école Gabrielle-Roy à Surrey, en Colombie-Britannique.
Oeuvres littéraires :
Bibliographie posthume
Source : fr.wikipedia.org
1. jacquie070 le 06-03-2010 à 13:35:38 (site)
bonjour..
c'était une grande dame..
bon week end..
2. lapinbleu2 le 06-03-2010 à 13:47:28 (site)
bonjour..
c'était une femme d'écrit qui a certainement su se faire remarquer à son époque..
bon week end..
La montagne secrète
Coup de coeur !
Éditions : Boréal
Année : 1961
Pages : 222
Catégorie : Romans classiques
Âge : Dès 13 ans
Temps de lecture : Deux jours
Résumé : Le peintre Pierre Cadorai s'est réfugié dans le grand nord pour être en communion solitaire avec la nature et atteindre la perfection artistique. Cette recherche le pousse vers des régions de plus en plus touristiques. Il trouve enfin 'sa' montagne magique, mais l'hivers arrive, il tombe malade et se retrouve dans un village esquimau. A travers le portrait du peintre Cadorai, Gabrielle Roy nous parle de la condition d'artiste. La soif de beauté et de plénitude qui habite le peintre sont présent dans chacun d'entre nous.
Source : evene.fr
Mon avis ( dans le cadre de mon défi québécois ) : Au départ, je n’aurais jamais imaginé l’ampleur de ce prodigieux récit et l’immensité sublime des mots de Gabrielle Roy. Au fil des premières pages, nonobstant mon appréciation envers la plume de l’auteure, je trouvais l’histoire particulièrement étrange et je me demandais clairement dans quoi je m’embarquais. Cependant, mes doutes furent bien vite dispersés au gré des images, dans les fabuleuses contrées du Canada, à savoir Mackenzie et l’Ungava, jusque dans la ville artistique de Paris. Un récit spirituel et envoûtant qui nous emporte au côté de Pierre, cet artiste en quête de sa montagne secrète. Nous traversons avec lui la beauté des paysages et à travers ses yeux, nous voyons toutes les subtilités de chaque détail naturel, allant de la simple goutte d’eau jusqu’à l’immense montagne dont il n’oubliera jamais les contours. Ce livre recèle bien davantage qu’un simple conte ; mais plutôt la beauté du monde, l’immersion totale dans le présent et la quête de soi, ce long chemin ardu de notre vie. Et ce, au sein des étendues nordiques les plus belles qui soient, filant sur les rivières impétueuses ou délicates, croisant à l’occasion le regard de quelques personnes qui intégreront la vie de l’artiste pour quelques instants. Nous suivons cet homme solitaire jusqu’à son illumination et grâce à sa conquête de l’interprétation parfaite des objets, nos regards s’entrouvrent. Le mien s’est ouvert, a croisé les parcelles les plus pures de l’univers et a su toucher l’éclat de mon âme. La plume de Gabrielle Roy est sans doute l’une des plus angéliques plumes que j’ai eu l’honneur de rencontrer jusqu’à présent tant une poésie délicate découle de ses mots choisis avec soin. Une rencontre inoubliable, un appel de l’âme !
Pierre Cadorai est un homme solitaire qui vit une vie d’anachorète, méditant avec son âme d’artiste par l’entremise de ses toiles et de ses dessins dont le talent ébloui quiconque les entrevoit. Il est peut-être retiré de la société, a ses déceptions et ses erreurs personnelles, mais au cours de sa quête, il a vu et compris des choses que nulle autre personne ne peut comprendre sans qu’elle ne se détache de la réalité et s’ouvre à la splendeur de l’énergie qui parcoure ce vaste monde. D’autre part, en dépit de son érémitisme, il est constitué d’une ténacité et d’une endurance exemplaires qui feront leurs preuves lors des chemins sinueux qu’il entreprendra. Entre son hivernage dans les bois, ses visites brèves au sein des villages, ses parcours pérennes à travers la flore canadienne, ses moments méditatifs et son passage dubitatif dans la ville touristique de Paris, il fera connaissance avec des êtres qui auront chacun leur impact dans sa pérégrination. À commencer par un vieil homme esseulé et chercheur d’or, sa fille Nina qui a su capter l’essence pur des yeux du voyageur, Steve le chasseur badin qui a un amour inconditionnel pour son loisir, l’honnête inuit fasciné par ses œuvres, l’étudiant en art Stanislas dont la philosophie témoigne de sa gaieté et finalement Augustin Meyrand, ce maître de l’art tout a fait drastique qui poussera Pierre à se dépasser davantage dans ses peintures. Ainsi s’illuminent tous ces personnages sous la plume svelte de l’auteure, Pierre étant le guide de leur âme, dont la mienne.
En outre, c’est un livre enchanteur qui mérite la caresse de votre attention, car il a tant de choses à nous transmettre. Un chef d’œuvre québécois émérite qui touchera votre âme et régalera votre imagination dont celui-ci verra défiler les détails les plus simples de la vie primitive, celle que nous avons oublié pour la chaleur de nos logis. Une aventure incontournable au sein de l’art, des paysages canadiens et des trésors que cachent l’unicité de notre esprit. Je lève mon chapeau à Gabrielle Roy et je lui offre une place privilégiée sur ma liste de mes auteurs préférés, son livre ayant l’honneur d’arborer la mention de coup de cœur à perpétuité.
Extraits préférés du livre : « Tout homme est rare et inimitable par ce que la vie a fait de lui ou lui d'elle. » p. 13.
« Il y avait là comme une histoire écrite sur la neige. Des empreintes la racontaient. » p. 43.
« Depuis si longtemps il n'avait vu ces jeux exquis auxquels se livrent les choses les plus ordinaires sous l'effet de quelque lumière. » p. 56.
« Les fines couleurs éphémères n'avaient plus d'abri et de vie que dans ce regard fixe qui en lui-même les poursuivait. » p. 57.
« À perte de vue, en été, le ciel regarde cette terre vide, et la terre vide regarde ce ciel si curieusement plein de clarté. » p. 89.
« Qui n'a rêvé, en un seul tableau, en un seul livre, de mettre enfin tout l'objet, tout le sujet ; tout de soi : toute son expérience, tout son amour, et combler ainsi l'espérance infinie, l'infinie attente des hommes. » p. 104.
« La mort du présent n'est rien ; c'est la perte de l'avenir en soi qui est déchirante. » p. 124.
« Sans doute entre l'homme et certains aspects de l'univers y a-t-il des ententes secrètes dont rien ne transpire. » p. 145.
« Idée, forme, matière, tout cela n'était qu'un ; la vision même d'une âme, et si claire, si limpide, qu'on y pouvait entrer sans heurt comme dans la vérité. » p. 173.
« Il lui semblait avoir assisté à un geste d'art pur, le peintre en quelques mots brefs, sans hésitations, abandonnant l'entière récolte de sa vie aux seuls amis. » p. 217.
1. Venise - PasseMot le 11-12-2010 à 03:54:33
J'ai ce livre qui m'attend depuis longue date, je suis une fervente admiratrice de cette grande dame de notre littérature. Après la lecture de votre commentaire, je compte le lire plus rapidement que prévu !
Caleb Carr
Biographie : Caleb Carr (né le 2 août 1955) est un auteur de romans et un historien militaire américain.
Il est né à New York, où il a obtenu un diplôme d'histoire. Il est l'auteur du Soldat du mal, du Tueur de temps, ou encore del'Ange des ténèbres. Il a aussi écrit le roman L'alieniste en 1996 pour lequel il a reçu le grand prix de Littérature policière et le prix Mystère de la critique.
Il habite actuellement dans l'état de New York, dans une propriété fermière nommée “Misery Mountain”, dans la ville de Berlin du comté de Rensselear (situé à une centaine de kilomètres au nord de la ville de New York). Il enseigne l'histoire militaire à l'université de Bard. Il était un ami proche et confident de l'historien James Chace, décédé en 2004.
Caleb Carr a participé à la conception de la suite du film L'Exorciste, en tant que scénariste. Il est ainsi présent au générique du film.
Carr s'est présenté en tant que candidat indépendantiste dans le comté de Rensselear en 2005, mais il a été largement battu.
Son père, Lucien Carr a été président de l'UPI (united press international),ainsi qu'une figure de la Beat Generation (groupe d'écrivains américains des années 50.)
Oeuvres littéraires :
Sources : babelio.com, fr.wikipedia.org
L'aliéniste
De Caleb Carr
Coup de coeur !
Éditions : Pocket
Année : 1999
Pages : 573
Catégorie : Romans policiers / thrillers / espionnage
Âge : Dès 16 ans
Temps de lecture : Une semaine
Résumé : New York, 1886. On retrouve un peu partout dans le quartier populaire du Lower East Side des cadavres mutilés d’adolescents. La police s’intéresse peu à l’affaire. Trois hommes vont donc unir leurs forces pour traquer ce nouvel avatar de Jack l’Éventreur : Théodore Roosevelt qui à l’époque n’est encore que préfet et ses amis John Schuyler Moore, journaliste, et Laszlo Kreizler, un aliéniste - on ne disait pas encore psychiatre - aux méthodes révolutionnaires… Ils vont essayer d’établir le profil psychologique du tueur pour le neutraliser. Mais leur adversaire est redoutable et les crimes s’accumulent. L’évocation de New York à la veille du XXe siècle est extraordinaire et l’intrigue passionnante. L’Aliéniste est en fait le chaînon manquant, brillamment reconstitué entre les romans d’Eugène Sue ou de Conan Doyle et les polars modernes où les profilers traquent les serial killers.
Source : livre.fnac.com
Mon avis : Après tant de merveilleux commentaires à l’égard de ce livre, je me suis finalement décidée d’entrer dans le roman de Caleb Carr. Une page, deux pages, et voilà que l’auteur m’emmène dans une enquête sordide, psychologique, dans les tréfonds même de la ville fanatique de New York. Un polar enlevant, une écriture palpitante et fluide, des personnages dépeignés avec talent, une intrigue époustouflante, des rebondissements à coupé le souffle, ainsi est L’aliéniste ! Et encore, les mots sont simples pour décrire un tel chef d’œuvre qui surpasse de très loin tous les polars actuels ! Dès les premières pages, nous sommes plongés au cœur de New York, au sein d’une ville où les échos de la modernité se répercutent sur les montagnes architecturales de métal, entre les fiacres qui défilent dans les rues sombres ou illuminées et entre les bousculades des passants noyés dans leur songe. Toutefois, nous passons vite de la réalité énergique de cette ville pour des quartiers plus sombres, où les plaisirs malhonnêtes se mêlent à la réalité des gens. Une histoire se dévoile entre les méandres de ces quartiers : le meurtre de plusieurs jeunes garçons prostitués et immigrés emplit l’atmosphère. La police ignorant ces meurtres en série, plusieurs personnages prennent l’enquête sous une nouvelle perspective : John Moore, chroniqueur des affaires criminelles ; Laszlo Kreizler, aliéniste aux méthodes controversées ; et finalement Sara Howard, secrétaire pour le journal Times. Ces trois personnes et leurs acolytes nous ferons vivre des moments intenses au sein d’une enquête qui dépasse l’entendement, nous plongeant dans les tréfonds impensables de la psychologie humaine, univers qui se veut complexe et effrayant…
John Moore, cet homme perspicace qui tient le rôle de chroniqueur criminel dans le Times, est notre guide sur les chemins secrets de l’enquête, donnant une touche encore plus intimiste à l’histoire comme si nous faisions partie de l’équipe. Téméraire, flegmatique et déterminé dans son travail assidu, il n’a pas conscience au début de l’ampleur de l’investigation et face aux meurtres infâmes teintés de barbarie, il n’aura guère le choix d’afficher une attitude stoïque pour ne point flancher devant les horreurs infligés aux enfants. Laszlo, l’aliéniste et passionné des maladies mentales, sera le pilier de l’équipe, étant le maître inconditionnel de la psychologie. Grâce à son professionnalisme, ils pourront remonter jusque dans le passé du meurtrier et donner une image complète de la personnalité du tueur, quitte même à ressentir une compassion troublante envers celui-ci. Sara, cette secrétaire au tempérament fort, devra elle aussi faire preuve d’une grande maîtrise de soi. Faisant fi de son émotivité parfois éloquente, elle fera bouger les choses tout comme ses partenaires. Par ailleurs, il ne faut pas non plus oublier les autres membres du groupe, à savoir Stevie, jeune garçon des rues, Cyrus, immigré au service de l’aliéniste, ainsi que Mary, cette douce femme au passé bouleversant. Ceux-ci, ensemble, nous dévoile toutes les subtilités de la psychologie dans ses moindres recoins dans le but de remonter jusqu’au tueur et de connaître autant son passé que les allégations qui le poussent à commettre de telles sordidités. Horrible, tout a fait horrible. Dégoûtée, choquée à l’occasion par les descriptions des corps, il n’en découle pas moins un flot de psychologie qui m’a fascinée. En ce qui est du tueur, je garderai mes lèvres fermées, car c’est à vous de faire connaissance avec ses désirs et ses œuvres…
Par surcroît, il est impossible de passer à côté de ce chef d’œuvre émérite, colossal, prodigieux et effrayant qui, nonobstant des passages montrant la nature ignoble de l’être humain, vous tient en haleine pendant tout le trajet et vous marque définitivement pour la vie. Dans mon cas, je ne verrai plus les meurtres de la même manière, maintenant marquée du sceau de la psychologie de l’aliéniste. À coup sûr, je me jetterai à nouveau entre les griffes de l’auteur afin qu’il me raconte d’autres histoire de sa plume majestueuse dans laquelle nous sommes si facilement embarqués. Cependant, je suis heureuse tout de même d’avoir quitté les méandres sépulcraux des ruelles ou les quartiers avilissants de la grande ville de New York, cette cité qui abrite la réalité illusoire du matérialisme.
Extrait du roman : « Messieurs, enchaîna-t-il, nous ne savons rien du criminel que nous cherchons. Nous ne savons même pas s'il s'agit d'un homme ou d'une femme. Tout est envisageable, en effet. Lui, par contre, a eu largement le temps de mettre sa technique au point. Ce que nous devons faire - la seule chose qe nous puissions faire, à la vérité - c'est brosser une peinture du type de personne qui serait capable de commettre de pareils actes. Une fois cette construction achevée, tout indice ou début de piste que nous pourrions découvrir acquerrait une dimension considérablement accrue en s'intégrant à notre portrait. De plus, n'oubliez pas que nous avons maintenant un atout de taille. » p. 87.
Critiques d'ailleurs : Charlotte , Yspaddaden , Morrison
1. Morrison le 05-03-2010 à 15:26:42 (site)
Ah quel magnifique avis, Shana ce livre fait décidément l'unanimité ! Un vrai coup de coeur pour moi aussi ! Je crois qu'il est grand temps de se jeter sur ses autres livres ^^ ! Bon weekend, Shana !
2. shana le 05-03-2010 à 22:59:19 (site)
Merci surtout à toi, Morrison, de nous avoir fait découvrir ce chef d'oeuvre ! Il est certain que je vais me jeter littéralement sur ses autres romans !
édité le 05-03-2010 à 17:59:54
3. Le blog de philo le 09-03-2010 à 22:02:34
Très bel article qui me donne définitivement envie de lire ce polar d'un genre différent que j'avais déjà repéré.
Je le note donc.
Merci pour ta visite. Ton blog n'est pas mal non plus.
5. Restling le 27-03-2010 à 15:14:42 (site)
Je l'ai débuté et abandonné il y a quelques années. Maintenant avec tous ces billets positifs, je me dis qu'il faudrait que je retente sa lecture.
6. shana le 29-03-2010 à 21:23:23 (site)
Sincèrement, je te conseillerai de retenter ta chance avec ce roman. Mais il possible également que le roman ne te touche pas plus que ça. Ça arrive parfois avec des livres très connus dont les avis positifs sont partout. Un bouquin ne peut pas plaire à tout le monde !
Signatures
1. Jacline le 12-03-2010 à 04:31:18
Bravo Fannie, grâce à ta détermination et ton amour de lire et d'écrire tu feras changer les statistiques sur les ados de demain. Continue c'est toujours un plaisir de te lire.
2. shana le 15-03-2010 à 17:04:57 (site)
Merci ma chère Jacqueline !